Au Mali, le gouvernement a promis une réponse « appropriée » après l'attaque qui a visé Nampala, mardi 19 juillet, dans la région de Ségou, près de la frontière mauritanienne. Le bilan officiel fait état de 17 morts, des militaires. Les autorités parlent d'une opération terroriste « coordonnée ». Une attaque revendiquée d'abord par l'Alliance pour la sauvegarde de l'identité peule et la restauration de la justice, un groupe créé récemment, puis par la brigade Macina d'Ansar Dine.
Dans la nuit de mardi à mercredi, la base militaire de Nampala a de nouveau été incendiée. Des témoins affirment que ce sont les assaillants de l'aube qui sont revenus, en profitant du fait que l'armée, après avoir évacué les blessés et les morts, n'est pas retournée sur place, selon eux. « A l'heure actuelle, l'armée n'est pas à Nampala », affirmait à RFI un témoin en fin de matinée. De son côté, la direction de la communication de l'armée affirme que ce sont des jeunes qui ont incendié la base. Ils ont agi pendant que les renforts envoyés à Nampala étaient en train d'évacuer les blessés vers Diabaly, à une centaine de kilomètres, « mais il y a toujours eu un contingent sur place et l'armée est actuellement bien présente à Nampala », souligne Souleymane Maïga.
Confusion sur place et confusion aussi sur l'identité des assaillants puisque deux groupes ont revendiqué l'attaque : l'Alliance nationale pour la sauvegarde de l'identité peule et la restauration de la justice, puis la katiba sud d'Ansar Dine. Actuellement, il est trop tôt pour connaître l'identité exacte des assaillants. Premièrement, on sait peu de choses sur cette alliance, apparue officiellement il y a un mois, si ce n'est que ce groupe à dimension communautaire affirme vouloir protéger les populations peules d'exactions de l'armée malienne. Mais les experts doutent de sa capacité à organiser une telle action, du moins seul.
Grande perméabilité entre les groupes armés
En revanche, le mode opératoire et la logistique déployée rendent plus crédible la revendication d'Ansar Dine, un groupe terroriste structuré, avec plus de moyens indique Lemine Ould Salem. « Cela ne veut pas dire que certains éléments de l'Alliance n'ont pas participé à cette attaque », souligne ce spécialiste. Il explique qu'en fait il y a une grande perméabilité entre les groupes terroristes, armés et d'auto-défense et qu'Ansar Dine, comme d'autres groupes terroristes, cherche justement à instrumentaliser des frustrations, notamment communautaires pour recruter et s’étendre plus au sud de fief historique où la pression des forces internationales est plus forte.
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