Bamako, Le Mali a décrété trois jours de deuil et réinstauré l'état d'urgence à compter de jeudi, en raison de l'attaque d'un camp militaire à Nampala (centre) dans laquelle 17 soldats ont été tués, a annoncé le gouvernement dans un communiqué mercredi soir.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré "un deuil national de trois jours" à compter de jeudi "en hommage aux victimes de l'attaque terroriste menée" mardi "contre les forces armées et de sécurité à Nampala", selon ce communiqué publié à l'issue du Conseil des ministres tenu mercredi.
Mardi vers 05H30 (locales et GMT), des hommes armés ont attaqué le camp de Nampala, ville de la région de Ségou, à plus de 510 km de Bamako.
Ce camp est le deuxième plus important de la région après celui de Ségou, la capitale régionale. Les assaillants l'ont contrôlé pendant plusieurs heures d'après divers témoignages.
Dix-sept soldats ont été tués et 35 blessés, selon le gouvernement qui a dénoncé mardi soir une opération "terroriste coordonnée", assurant que les forces maliennes avaient repris le contrôle du camp et de la ville. L'attaque a été revendiquée par deux groupes armés, l'un peul et l'autre jihadiste.
Mercredi soir, la télévision publique malienne a annoncé que le président Keïta se rendra jeudi dans la ville de Ségou, où sera organisée "une cérémonie d'hommage aux militaires tombés sur le champ d'honneur".
Par ailleurs, selon le communiqué du gouvernement, "l'état d'urgence est déclaré pour une durée de dix jours", à "compter du jeudi 21 juillet 2016 à minuit, sur toute l'étendue du territoire national".
Cette mesure d'exception, qui était en vigueur depuis avril, avait expiré le 15 juillet et n'avait pas été renouvelée.
"En dépit des actions menées par l'Etat, la menace terroriste persiste après l'expiration de la période de prorogation de l'état d'urgence, comme en témoignent les récentes attaques perpétrées contre les forces armées et de sécurité du Mali et les populations civiles", explique le gouvernement.
De même source, sa réinstauration "s'inscrit dans le cadre de la continuation et du renforcement des actions de lutte contre le terrorisme, les crimes organisés et toutes les formes de menace ou d'atteinte à la paix et à la sécurité des personnes et de leurs biens".
Dès mardi, le président Keïta avait "convoqué un Conseil restreint de Défense" et "ordonné que toutes les insuffisances constatées soient immédiatement corrigées afin d'assurer la sécurité de nos forces de l'ordre d'une part, et des populations d'autre part", selon un communiqué officiel
diffusé mardi.
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