Parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM) était censé avoir du jus pour remporter l’élection législative partielle à Barouéli. Mais le manque de cohésion et d’unité a eu raison de sa force. En tout cas, c’est ce qui ressort de l’analyse de bien des observateurs politiques.
Ils étaient 10 partis politiques à participer au 1er tour de l’élection législative partielle à Barouéli le 17 juillet 2016. A l’issue du scrutin, l’Union pour la République et la démocratie (URD) arrive en tête avec 11 112 voix, soit 28,76% des suffrages. Le parti de la poignée de mains est suivi de l’Adema avec 8314 voix, soit 21,52%. Le Rassemblement pour le Mali, parti au pouvoir, vient en 3ème position avec 6910 voix, soit 17,89%. Ce qui signifie que le RPM est écarté du second tour qui opposera très probablement l’URD et l’Adema.
A l’annonce de ces résultats provisoires par le ministère de l’Administration territoriale, des observateurs politiques expliquent l’échec du RPM par le fait que c’est une élection de proximité qui ne tient pas forcément compte du poids d’un parti. La victoire d’un parti, commentent-ils, dépend de l’ancrage de son candidat dans la localité concernée. En plus, argumentent certains cadres RPM de Barouéli, le parti est allé en rang dispersé à cette élection. A l’issue de la conférence de section pour la désignation du candidat, il y avait deux candidats, rappellent-t-ils. Malgré le désistement du second candidat à la dernière minute, les militants ont été affectés par cette situation. Il y aurait même eu des contre campagnes, à cause de la frustration de certains militants. Dans ces conditions, nous rapportent de sources concordantes, il était difficile pour le RPM de peser lourd face à l’URD. Car, affirment-ils, Barouéli est le fief du parti de Soumaïla Cissé, qui y compte d’ailleurs le plus grand nombre de maires. Pour preuve, dans la seule commune de Barouéli, l’URD a obtenu plus de 3 000 voix quand d’autres ont à peine atteint 1 700.
Une chose est sûre, c’est que tous les observateurs politiques s’accordent à dire que cet échec n’a aucun lien avec la gouvernance d’IBK. Bien au contraire. Cela prouve l’impartialité du Président IBK dans l’organisation des élections de proximité, soutiennent-ils. Avec tous les pouvoirs qu’il a, il a prouvé qu’il est le président de tous les Maliens et non d’un parti, bien qu’il soit issu des rangs du RPM.
Contacté par nos soins, le Secrétaire à l’organisation du RPM, Mamadou Diarrassouba, déclarera que son parti soutiendra naturellement le candidat de la mouvance présidentielle. Il s’agit de celui de l’Adema. D’ores et déjà, les commentaires des observateurs politiques vont bon train. Ils annoncent que le second tour sera très serré. Car malgré le soutien du RPM à l’Adema, l’URD aura son mot à dire, car son candidat est le maire de Konobougou, le plus grand chef-lieu d’arrondissement du cercle de Barouéli. Mieux, le parti du chef de fil de l’opposition a la chance de récupérer l’électorat du candidat de Yelema avec qui il avait partagé les suffrages de cette zone. Car, il n’est pas évident que les consignes de vote soient automatiquement suivies. Surtout que les deux qui s’étaient partagé l’électorat de Konobougou sont tous natifs de là bas. Donc, le second tour s’annonce serré.
Oumar KONATE