Il nous est arrivé d’être au courant, de l’envoi par la Présidence du Mali d’un montant de 200 millions F CFA à destination des marabouts du Royaume Chérifien.
Cette faramineuse somme, tirée des maigres ressources de nos populations sera distribuée à un certain nombre de marabouts installés au Maroc, venant de divers horizons dans les bonnes grâcesdu roi Mohamed VI du Maroc. Le but de leur présence est de protéger sa monarchie contre le printemps arabe, qui a emporté le Colonel Mohamar KADAFI, le Président Zin ABIDINE, et le raïs Egyptien Osni MOUBARAK.
Dans notre sphère politique, le pouvoir politique a toujours courtisé le pouvoir religieux et cela depuis l’empire mandingue lorsque les cinq marabouts Berthé, Diané, Kouma, Syllah, Touré ont reçu dans la charte de Kouroukanfouga d’instaurer l’entente entre les populations, les islamiser et conseiller les tenants du pouvoir. Rappelons que l’islam a pénétré en Afrique de l’Ouest depuis le 8ème siècle.
Il a joué selon certaines sources, dans les temps médiévaux le rôle classique de religion d’Etat, dans les empires du Ghana, du Mali et du Songhoï du 11 au 16ème siècle. Il a également assuré la culture et la langue diplomatique pour assurer le contact et le commerce de l’or et des esclaves avec les arabo-musulmans du Maghreb.
Notre époque ne fait donc pas exception à cette influence. La religion demeure intimement liée à la politique, même dans l’époque contemporaine, cependant dans l’esprit des électeurs occidentaux le choix d’un candidat est rationnel, car basé sur la science, la causalité moderne et les arguments du candidat qui défendent le mieux leurs intérêts économiques, sociaux et culturels, tandis que le mode de causalité religieuse qui est notre cas, en revanche, interprètera les résultats d’une élection comme étant une manifestation de la volonté de Dieu.
C’est donc dans ce cadre que la Présidence aurait envoyé selon les sources des Marabouts 200 millions de F CFA à des Chérifs installés au Maroc.
Notre gouvernance, veut-elleprofiter de leur présence au Maroc, pour préparer son deuxième mandat ? Apparemment les fonds sont arrivés à destination le Mercredi 13 juillet 2016. Nous ignorons, si le travail demandé a déjà commencé. Aux dernières nouvelles, le Collectif des Marabouts sollicités mène un sondage pour apprécier le niveau de satisfaction des populations maliennes pendant le premier mandat en cours.
Est-ce cela veut dire que le régime n’a plus confiance à ses marabouts du Mali, ceux auxquels, le Président de la République attribue son élection et le dit à haute voix ?
Et pourtant, son choix comme Premier Ministre durant les mandats d’Alpha Oumar KONARE a été l’œuvre d’un de nos leaders religieux, très politique. Ce dernier a eu comme mission de la part du Président Alpha Oumar KONARE de choisir parmi trois noms proposés par lui, celui dont l’étoile portera bonheur au peuple malien et à lui Alpha Oumar KONARE, donc un béni oui-oui. Après une journée de retraite, notre leadeur religieux est revenu avec le nom d’IBK, qui a été nommé Premier Ministre.
Il est resté durant six ans à la tête du Gouvernement, tout en abattant un travail énorme, avec la restauration de l’Autorité de l’Etat aussi bien au nord, que dans le milieu scolaire. A la suite du divorce entre les deux autorités en 2000, le célèbre chanteur aveugle de la confrérie mandingue des chasseurs ‘’DONZON’’ rappelé à Dieu il y a 6 ans est venu à son secours d’IBK en lui remettant une pièce de cinq francs F CFA en ces termes, ‘’Tant que tu garderas, cette pièce chez toi, tu prendras les reines du pouvoir un jour au Mali’’. Ses prédications se sont donc révélées justes, car depuis le 4 septembre 2013, il est le Président du Mali. Les témoins de cette parole se demandent qu’a-t-il fait pour la famille du prédicateur depuis son arrivée au pouvoir, maintenant que ce dernier est décédé depuis 2010 ?
Les témoins de cet acte pensent que tant qu’il garde cette pièce de 5F CFA à son domicile, le boulevard du 2ème mandat est ouvert.Mais les politiques avisés pensent que le meilleur marabout d’un candidat à sa réélection, c’est son bilan, et son degré d’appréciation par les populations, le niveau de réalisation de sa promesse électorale.Inutile donc d’aller chercher le deuxième mandat au Maroc, il est là dans le Mali urbain, le Mali rural, le Mali des étudiants, dans le niveau de satisfaction des maliens, dans la tenue des promesses électorales.
Seules les populations de Gao trahies et assassinées, les conseillers déçus des Collectivités Territoriales remplacés par des rebelles, les populations du sud privées de leurs régions crééer par une loi depuis 2012 sous ATT peuvent donner un deuxième mandat à un candidat. Il faut être d’abord Nampalla, Gao, Macina, Ménaka etc. avant d’être Charlie, Nice ou Maroc. A ce rythme, on sera à l’image du Sénégal, où il est admissible en plein 21ème siècle qu’on puisse penser que ce sont les spécialistes du monde invisible que ce sont ceux qui en ont marre à boutqui élisent un Président.
Que Dieu sauve le Mali !
Correspondance Particulière d’Aldjoumati Ag BILAL
Maroc
Source: Carrefour