Le Commissariat au développement institutionnel (CDI) a initié une table ronde de deux jours sur le thème : ‘’ la transparence et l’accès du public à l’information sur la gestion des affaires publiques’’. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée, hier mercredi, au CICB, par le secrétaire général du ministère du Travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, le Dr Yaya GOLOGO.
C’était en présence du Commissaire au développement institutionnel, Abraham BENGALY, des représentants des partenaires techniques et financiers et des représentants de plusieurs structures.
Dans ses propos introductifs, le Commissaire au développement institutionnel, Abraham BENGALY, a noté qu’après plusieurs décennies de pratiques répressives face aux dysfonctionnements dans la gestion des affaires publiques, le gouvernement du Mali s’est engagé dans la promotion de stratégies préventives à travers un Programme d’amélioration de la transparence et de l’accès du public à l’information sur la gestion des affaires publiques.
Selon lui, au regard des mutations rapides dans le domaine des technologies, de l’information et de la communication dues aux enjeux multidimensionnels, il a été apparu nécessaire de définir un cadre de référence sur l’accès à l’information et aux procédures et démarches administratives. D’où l’adoption d’une Politique nationale de transparence qui définit les principes directeurs devant encadrer et guider les initiatives du gouvernement en matière de transparence.
« L’option prise par le gouvernement de garantir les droits fondamentaux des citoyens à l’information, aux documents officiels ainsi qu’aux procédures et démarches administratives, a engendré la double nécessité de faire évoluer et adapter le cadre juridique existant par l’adoption des instruments plus ciblés à vocation normative, par l’adoption d’un cadre de conduite et d’éthique dans l’administration et à vocation juridique, par l’adoption d’une loi sur le principe de transparence dans l’administration et la vie publique », a affirmé M. BENGALY.
Le Commissaire au développement institutionnel de soutenir que la promotion de la culture de la transparence dans l’administration publique passe inexorablement par la valorisation de l’accès du public à l’information sur la gestion des affaires publiques.
Le secrétaire général du ministère du Travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, Dr Yaya GOLOGO, a renchéri que depuis environ deux décennies maintenant notre pays a pris des mesures législatives visant à améliorer la transparence dans la gestion des affaires publiques, en vue de combattre ou faire reculer la corruption dans la vie publique.
Selon lui, le document cadre de politique nationale de transparence adopté en juillet 2015 par le conseil des ministres vise à définir et proposer un cadre référentiel dans lequel s’inscriront et convergeront toutes les initiatives du gouvernement concernant la promotion et l’amélioration de la transparence dans la gestion des affaires publiques et dans la vie publique.
M. GOLOGO a témoigné que notre pays s’est engagé dans les réformes pour l’amélioration de la transparence dans la gestion des finances publiques, notamment la relecture du Code des marchés publics en vue d’améliorer l’élaboration des plans de passation des marchés, de relever leurs seuils de conclusion et d’approbation et de réduire le nombre des signataires des contrats. Selon lui, le gouvernement est aussi porté par l’ambition de lutter contre la corruption à travers la mise en place d’un système de transparence de la gestion des affaires publiques et d’accès à l’information.
Malgré tous ces instruments de contrôle de l’action publique adoptés par le Mali, le Dr GOLOGO estime que ceux-ci ne peuvent être pleinement efficaces que s’ils sont servis par un dispositif intégré et partagé de production et d’accès à l’information.
« Dans le contexte actuel de sortie de crise, les enjeux de transparence et d’un meilleur accès des citoyens à l’information prennent une importance nouvelle. Aujourd’hui, le besoin est manifeste de rompre avec les pratiques et la culture de la rumeur et de l’opacité dans la vie publique et d’offrir la possibilité à tout citoyen qui le souhaite de s’informer et de se faire une opinion sur les politiques, programmes, actes administratifs et de gestion des ressources humaines », a affirmé le secrétaire général, le Dr Yaya GOLOGO.
Il a également ajouté qu’à travers la Politique nationale de transparence, le gouvernement se propose de bâtir de nouvelles relations entre l’administration les citoyens par la mise en place d’un dispositif permettant l’accès du public à toutes les informations sur la gestion des affaires publiques, l’interaction entre les usagers et les administrations concernées et plus globalement de permettre l’exercice du contrôle citoyen sur la vie publique.
Aussi, a-t-il fait savoir, la création de l’Autorité de protection des données à caractère personnel traduit la volonté des autorités de renforcer la transparence tout en accordant une attention particulière à la protection des informations et données sur des personnes humaines.
Cette présente table ronde se veut un cadre d’échange entre les acteurs concernés par le processus d’adoption de la loi sur les principes de transparence. Elle vise à promouvoir et encourager la culture d’ouverture dans l’administration, la dénonciation d’actes irréguliers et la culture de divulgation active des documents officiels.
Elle vise également à mener la réflexion autour du dispositif juridique existant en matière de transparence afin de l’adapter et de le renforcer éventuellement par des mesures de nature législative complétée le cas échéant par un texte normatif.
PAR MODIBO KONE