Au moment où les efforts se multiplient pour une application effective des Accords de paix d’Alger, le Mali enregistre une nouvelle attaque terroriste, qui a visé le camp militaire de Nampala.
Revendiqué par deux groupes armés, un peul (ANSIPRJ) et un terroriste (Ansar Dine), cet attentat a coûté la vie à dix-sept soldats de l’armée malienne mardi à l’aube à Nampala, dans la région de Ségou, à environ 510 km de la capitale malienne. Selon un communiqué rendu public par l’armée malienne, l’attaque a été lancée “mardi à 5h30 (heure locale et GMT) par des individus armés dont l'identité reste à déterminer” contre le camp de Nampala, ville de la région de Ségou, à environ 510 km de Bamako.
Ayant fait état dans un premier bilan de “12 morts et une trentaine de blessés parmi les militaires”, les autorités maliennes ont revu, par la voix du ministre de la Défense Tièman Hubert Coulibaly, ce chiffre à la hausse.
“Nous avons perdu 17 hommes et déplorons 35 blessés à Nampala”, a-t-il déclaré à la Télévision publique malienne. Indiquant que des spécialistes étudiaient les modes opératoires des assaillants et des groupes armés actifs dans la région pour les identifier, le ministre malien a promis : “Nous ferons en sorte que cette attaque terroriste coordonnée qui s'est portée sur nos positions à Nampala fasse l'objet d'une réponse appropriée”.
Revendiquée auprès de l’agence AFP par “l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l'identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ)”, mouvement armé dont la création a été annoncée en juin, qui se défend d'être djihadiste ou indépendantiste, cette attaque a fait l’objet d’une autre revendication.
En effet, tard dans la soirée de mardi, une autre revendication a été émise par le groupe terroriste malien “Ansar Dine” dans un communiqué diffusé par SITE, le centre américain de surveillance de sites terroristes. Si l’ANSIPRJ a annoncé un bilan de huit tués et onze blessés parmi les soldats et de trois blessés dans ses rangs, le texte d’Ansar Dine a affirmé avoir mené une “très grande attaque” contre la caserne de Nampala, tuant des “dizaines de soldats”.
Les assaillants sont membres du “bataillon du Macina”, Macina étant l'appellation traditionnelle d'une partie du centre du Mali, indique la même source. Ceci étant, des sources de sécuritaires dans la région ont exprimé à l’agence AFP des doutes sur l’authenticité de cette revendication, l'une d'elles précisant que l’ANSIPRJ n’avait “pas la logistique d'envergure pour mener seule une opération de cette nature”.
Selon le ministre malien de la Défense, les forces maliennes tenaient Nampala mardi soir et procédaient à des opérations pour retrouver les assaillants. Réagissant à cette attaque, l’Union européenne, qui dispose au Mali d’une mission chargée d’entraîner l’armée de ce pays, a dénoncé une attaque “inacceptable”, qui “s'ajoute à la longue liste d'actes de violence ciblés contre des forces nationales et internationales”.
Merzak T./Agences