Bamako, Une enquête a été ouverte sur l’attaque d’une base militaire à Nampala, dans le centre du Mali où 17 soldats ont été tués, a annoncé jeudi le gouvernement jeudi, au premier de trois jours de deuil
national.
"Une enquête préliminaire a été ouverte par le Procureur du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, suite à l’attaque perpétrée" mardi "par des individus armés dans la ville de Nampala", dans la région de Ségou, a déclaré le ministère de la Justice dans un communiqué.
"Le juge d’instruction sera saisi pour mener une information judiciaire de façon diligente et complète", ajoute le ministère qui appelle les Maliens à "rapporter ou dénoncer aux autorités judiciaires tout fait susceptible de faire avancer l’enquête en cours".
Des hommes armés ont attaqué mardi un camp militaire de Nampala, à plus de 510 km de la capitale Bamako et près de la frontière avec la Mauritanie. Dix-sept soldats y ont été tués et 35 blessés, selon le gouvernement qui a dénoncé une "action terroriste coordonnée".
L’attaque a été revendiquée par deux groupes armés, un peul, et un autre, jihadiste, le groupe malien Ansar Dine.
A la suite de l’assaut, le président Ibrahim Boubacar Keïta a décrété un deuil national de trois jours à compter de jeudi. Les drapeaux étaient en berne à Bamako dans plusieurs institutions et à Ségou, chef-lieu de la région à plus de 230 km de la capitale.
M. Keïta s’est rendu jeudi à Ségou pour un hommage aux victimes et une visite aux blessés de l’attaque, à la suite de laquelle le gouvernement a réinstauré l’état d’urgence pour dix jours à compter de jeudi.
Cette mesure d’exception était en vigueur d’avril au 15 juillet dernier et n’avait pas été renouvelée à son expiration.
Des groupes armés jihadistes - dont Ansar Dine - ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 à janvier 2013, à la faveur de la déroute de l’armée face à une rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ils ont été dispersés et en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix entre le gouvernement, des groupes armés qui le soutiennent et l’ex-rébellion, censé
isoler définitivement les jihadistes.
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