C’est le vendredi dernier, qu’a démarré la correction des épreuves du Baccalauréat malien, session 2016. Plusieurs enseignants habitués à la correction ou à la supervision, ont failli être mis à l’index, à cause de certaines pratiques déloyales auxquelles certains inspecteurs de l’enseignement (secondaire) ont tenté de faire recours, pour des intérêts mercantiles.
Kenekouo Barthelemy Togo ministre nationale education
Au cours de l’année scolaire écoulée, certains professeurs, à la demande de leur syndicat, avaient été amenés à retenir leurs notes. Ce qui est la seule véritable arme dont disposent les enseignants pour faire aboutir leurs revendications. Au niveau de l’inspection de l’enseignement secondaire, certains inspecteurs, ont voulu exploiter cette situation pour assouvir des intérêts matériels. Ainsi, à la publication de la Décision N°2016 003174/ MEN-SG, (portant nomination des membres du jury chargés de la correction des épreuves écrites de l’examen du Baccalauréat Malien de l’enseignement secondaire, session de juin), beaucoup parmi d’enseignants qui avaient obtempéré à cette demande de leur syndicat, ont fait le constat suivant : leurs noms n’ont été retenus, ni parmi les correcteurs encore moins parmi des superviseurs. Or, la correction des épreuves écrites du Bac et la surveillance (de cette correction) constituent généralement une occasion pour certains maîtres de se faire un peu d’argent avec les perdièms qui sont octroyés. Aussi, certains inspecteurs ont développé leur propre «business» autours de la correction des épreuves. Ainsi, il n’est pas rare que l’inscription sur la liste (qui est dressée au niveau de la direction nationale de l’inspection de l’enseignement secondaire) soit monnayée au niveau de ce service relevant du ministère de l’Education nationale. Cette année, pour la simple raison que certains enseignants ont eu à retenir leurs notes, on a voulu les mettre à la touche. Là où le bas blesse, c’est que pour les remplacer (car ce sont des gens qui participent très généralement à la correction et/ou à la supervision) on n’a pas trouvé mieux que des étudiants. Cette situation autorise à dire que, contrairement à ce qu’on tente de faire croire, la lutte contre le désordre au ministère de l’éducation, a encore du chemin à faire. La Décision signée, cachetée et publiée le 08 juillet dernier en est la preuve manifeste. Si la fraude a été découverte, c’est suite à la curiosité d’un enseignant qui a constaté des anomalies au niveau de certains noms figurant sur la liste ; il a voulu en savoir davantage. Ce qui a suscité la curiosité de notre enseignant, c’est le fait que, contrairement à ce qui est exigé, il y a sur la liste plusieurs noms qui ne sont identifiés par aucun numéro matricule ; Et comme pour mieux maquiller la fraude, toutes les personnes qui sont dans cette situation (douteuse ?) ont été prises au compte de lycées privés. C’est lorsque notre enseignant (recalé) a voulu creuser l’affaire, qu’il s’est rendu au niveau du département où il a partagé son constat à un cadre du département. Mise sur la table, la liste est, cette fois, passée au peigne fin. La suite fut des plus surprenante. En effet, en lieu et place des enseignants dont les dossiers ont été rejetés, on a mis les noms de plusieurs étudiants de la 4è Année à l’Université. C’est à la suite de ces mêmes vérifications que le nom d’un jeune soudeur a été retrouvé parmi ceux qui devraient supervisé la correction, au niveau d’une des académies de l’intérieure du pays. Afin d’étouffer l’affaire, le département a diligenté la prise d’une nouvelle Décision sur la base cette fois d’une nouvelle liste (revue et corrigée). Il s’agit de la Décision N°2016 003180/ MEN, intervenue dans un temps très court, le 12 juillet 2016, soit une semaine après la première publiée le 8 juillet. Avec cette nouvelle décision de nombreux maîtres préalablement écarté, ont été rétablis dans leur droit
Cette situation conduit à s’interroger sur la sincérité des déclarations du Ministre Kénéguo dit Barthélemy Togo, un ministre qui essaye de faire croire que ses services contrôlent tous les mécanismes de la fraude ; Pourtant, il est à chaque fois, démenti par des faits comme ce qui vient de se passer autour de la liste des correcteurs du Bac. Un examen dont certaines épreuves ont également fuité, une semaine avant le jour J.
Oumar Diamoye