Le pays a organisé hier jeudi des funérailles nationales en hommage aux 17 soldats tués mardi lors de l’attaque "terroriste" contre le camp militaire de Nampala, A cette occasion, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta qui a annoncé l’ouverture d’une enquête et décrète trois jours de deuil national, a déclaré que « nous avons besoin de solidarité vraie et non +mégotée+".
En présence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, des membres du gouvernement, des chefs des institutions et des familles et proches des militaires tués mardi par des hommes armés, une cérémonie d’hommage a été organisée hier jeudi à Ségou. Dans un discours empreint d’émotions et de colère, IBK a déclaré "Jour et nuit, je remue terre et ciel à dire à nos amis que l’arme aérienne est nécessaire pour notre défense. Nous ne sommes pas fabricants d’armes. Nous avons besoin de solidarité vraie et non mégotée".
"Nous sommes aujourd’hui à Ségou en deuil, pleurant nos enfants tombés au champ d’honneur. Certains avaient 20 ans, d’autres 40 ans. Toute vie n’est pas de dignité, la leur le fut", a souligné le chef de l’Etat devant une assistance emue aux larmes.
Quinze des dix-sept soldats tués ont été inhumés jeudi dans un cimetière militaire de Ségou et les deux autres ont été enterrés à Nampala en raison du mauvais état des corps, a indiqué un officier lors de la cérémonie.
Tous les soldats ont été décorés à titre posthume par le chef de l’’Etat qui avait auparavant rendu visite aux blessés admis dans l hôpital Nianankoro Fomba de Ségou. Selon le directeur de l’hôpital, la vie des blessés admis aux urgences n'est plus en danger.
"J’ai perdu mon fils. Il est né en 1993 et c’est mon fils unique. C’est très dur à supporter mais c’est la volonté de Dieu", a déclaré à l’AFP le père d’un des soldats tués.
Dans un communiqué diffusé jeudi, le ministère de la Justice et des Droits de l’homme, a annoncé l’ouverture d’une "enquête préliminaire par le Procureur du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, suite à l’attaque perpétrée" à Nampala.
"Le juge d’instruction sera saisi pour mener une information judiciaire de façon diligente et complète", a ajouté le ministère.
A l’issue du conseil des ministres mercredi, li a décrété un deuil national de trois jours à compter d’hier jeudi. Les drapeaux étaient en berne à Bamako dans plusieurs institutions et à Ségou.
Le gouvernement a également réinstauré l’état d’urgence pour dix jours à compter de jeudi. Cette mesure d’exception était en vigueur d’avril au 15n juillet dernier et n’avait pas été renouvelée à son expiration.
Des hommes armés ont attaqué mardi le camp militaire de Nampala,. Dix-sept soldats y ont été tués et 35 blessés, selon le gouvernement qui a dénoncé une "action terroriste coordonnée".
Bréhima Sogoba, envoyé spécial