Après la signature, les 15 mai et 20 juin 2015, de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, on peut, sans risque de se tromper dire qu’une nouvelle phase a été franchie, le 7 juillet dernier, date à laquelle une nouvelle équipe gouvernementale, comprenant les représentants des groupes armés, a pris fonction. Ce qui constitue le signe d’une avancée majeure dans le retour de la paix. Même prévu par l’accord d’Alger, les mouvements armés étaient restés longtemps réservés par rapport à leur entrée au gouvernement. Après une crise aussi grave que celle qu’on a connue, il fallait du temps pour que les plaies se cicatrisent.
Si la confiance n’est pas encore totale, on peut dire qu’on est aussi très loin du temps où l’on échangeait par personnes interposées. Entre la signature de l’accord à aujourd’hui, plusieurs actes de rapprochement (d’apaisement ?) sont intervenus entre les parties, notamment entre l’Etat et les mouvements signataires de l’accord. Leur entrée au gouvernement, peut-on ainsi dire, constitue le couronnement d’un intense travail de mise en confiance, effectué par les plus hautes autorités du pays auprès des frères des groupes armés.
Il ne peut d’ailleurs en être autrement. Car, durant tout le processus des négociations, l’un des éléments sur lesquels le président de la République s’est montré intransigeant c’est aussi la préservation de notre unité nationale. Aujourd’hui, c’est avec soulagement que les autres Maliens, accueillent l’arrivée de leur sœur, fille et cousine, Nina Oualett Intallou, une dame qui, malgré ce qui s’était, passé, est restée très attachée à la patrie.
En entrant au sein du gouvernement, elle va certainement mettre en confiance ceux qui sont toujours hésitant, et qui n’arrivent toujours pas, malgré la signature de l’accord, à se départir de leur sentiment de méfiance…Pourtant, le Mali-cela n’a jamais changé-est toujours resté cette nation de paix et de tolérance, de solidarité et de pardon. Après la guerre, vient toujours le moment de faire la paix. Alors, à ces frères des groupes armés (signataires de l’accord de paix), nous disons simplement : bienvenue dans la République !
Oumar Diamoye