Dans un entretien qu’il nous a accordé, M. Hamadoun Amion Guindo, dénonce l’accord d’Alger que la CSTM a rejeté dès les premières heures; la gestion du régime IBK et surtout l’insécurité qui prend des propensions inquiétantes et enfin, félicite les jeunes de Gao pour leur patriotisme tout en déplorant l’immobilisme des acteurs politiques et de certains acteurs de la société civile.
Avec l’accord de 2006, nous avons senti la balkanisation du Mali venir…
Mali Demain : Quelle analyse faites-vous de la situation du pays, trois années après l’arrivée d’IBK au pouvoir ?
M. Hamadoun amion Guindo : La CSTM n’est pas surprise de la situation d’insécurité et politique que nous vivons actuellement. Vous savez, avec le premier accord signé en 2006, nous avons senti la balkanisation du Mali qui s’amorçait. Nous avons condamnés cet état de fait. Le second accord qui a été signé à Alger, est une sorte de trahison. Il faut dire els choses telles qu’elles se présentent.
Majorité et Opposition : Spectacle regrettable…
Nos dirigeants devaient dire au peuple malien la véracité des choses parce que, ce n’est pas comme cela que nous avons pensé après que nous nous sommes investis jusqu’à l’élection présidentielle de 2013, qui a vu le candidat IBK élu avec 77,80% des voix pour préparer des lendemains meilleurs pour els générations futures du pays. Le spectacle au quel nous assistons, est très regrettable de part et d’autre (Majorité et Opposition confondue) aussi que nous constatons même que la société civile croise les bras face aux démantèlements des régions, voir l’ensemble du territoire national.
Assassinats des FAMA…
Pire, nous assistons tous aux assassinats de nos FAMA qui restent paralysées, sinon prises en otage par une vision politique, voire une gestion du pays chaotique. La situation est grave. C’est au peuple de se ressaisir pour s’approprier son destin et que nul autre ne pourra le faire à notre place. Ici au niveau de la CSTM, nous avons dénoncé le second accord d’Alger car, il n’a jamais été un accord des maliens parce que nous n’avons pas été associé, encore moins nos amendements pris en compte. Si nous devons mettre cet accord en œuvre, il sera au profit de ceux qui l’ont initié, rien que pour leurs intérêts. En clair, cet accord n’engage pas la CSTM et interpelle toutes les forces démocratiques, soucieuses du Mali, de rester vigilants afin d’œuvrer pour un Mali nouveau.
Il y avait des préalables à faire avant l’installation de ces autorités intérimaires
Mali Demain : Que pensez-vous de la mise en place des autorités intérimaires ?
M. Hamadoun Amion Guindo : Nous rejetons cet accord puisqu’il y avait des préalables à accomplir avant d’arriver à l’installation de ces autorités intérimaires. Nous avons l’impression qu’on priorise l’installation des autorités intérimaires qu’au cantonnement et au désarmement des combattants. Mieux, même s’il arrive que le mandat de ceux qui sont en place est arrivée à terme, ces représentants des populations ont l’avantage d’avoir été élu par les populations. Quand on parle d’administration de proximité, nous en comprenons pas comment l’état va parachuter d’autres personnes qui ne tirent leur légitimité que par ceux qui signent leur décret de nomination. Cela n’est pas démocratique dans un Etat de droit.
Les incidents de Gao ont donné raison à la CSTM
Mali Demain : Quelle leçon tirez-vous des incidents graves de Gao ?
M. Hamadoun Amion Guindo : Ces incidents ont donné raison à la CSTM puisque la population malienne en général, ne se retrouve pas dans un document qui n’a pas été pensé, réfléchi et conçu par elle. Donc, les populations de Gao n’ont fait qu’exprimer leur ras-le-bol. Partant de ce constat, le Chef de l’état, le gouvernement et tous els partenaires qui ont aidé à l’élaboration de cet accord et sa mise en application, sont interpelés. Ce document n’est pas applicable à ces populations maliennes qui ne l’ont pas compris. Ces différents acteurs, Chef de l’Etat, le gouvernement et tous les partenaires, doivent tirer toutes les leçons et toutes les conséquences eux qui pensaient que ce document allait régler le problème sécuritaire du Mali. Les mouvements de Gao et ailleurs, sont des témoignages éloquents qui disent non à cet accord.
Nous devons rester vigilants…
Mali Demain : Avez-vous un appel ?
M. Hamadoun Amion Guindo : Au regard de tout ce qui se passe au plan sécuritaire, administratif, économique, politique, nous devons rester vigilants parce que c’est le processus qui a été mis en œuvre tant au plan social, politique, économique et culturel, qui pose problème. Nous devons rester vigilants pour que ce que nous estimons être notre Nation, doit être sauvegarder. C’est un devoir national.
IBK est pire que ses prédécesseurs…
Enfin, le président IBK a fait dix fois plus pire Qu’ATT, en signant cet accord d’Alger car, la CSTM a prévenu l’ancien Président avec la signature d’un accord en 2006, il n’a pas écouté. La suite est connue. Et IBK après un plébiscite à l’élection présidentielle, fait pire que tous ses prédécesseurs.
Propos recueillis par Bokari Dicko