Alors que le Mali rendait jeudi hommage à 17 de ses soldats tués à Nampala dans une des récentes attaques dans la zone, des combats ont opposé à Kidal un groupe pro-gouvernemental et l'ex-rébellion, marquant un regain de violences dans ce pays instable. Selon des habitants, les combats, qui ont cessé tard jeudi soir, avaient éclaté vers 16H30 (locales et GMT) à Kidal, où cohabitaient sans heurts depuis février la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) et la Plateforme (coalition pro-gouvernementale). Les violences impliquent des membres du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), de la Plateforme, et des hommes du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), de la CMA. Jeudi peu avant 23H00 locales, un responsable de la CMA, Almou Ag Mohamed, a parlé à l'AFP de “beaucoup morts” dans le camp adverse et de trois ex-rebelles tués. Un habitant a de son côté parlé de 10 morts “du côté du Gatia” et cinq “côté CMA”. Les “combats violents” ont été confirmés dans un communiqué par la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), présente à Kidal, qui n'identifie cependant pas précisément les mouvements concernés, indiquant simplement que tous sont signataires en mai-juin 2015 d'un accord de paix avec Bamako. Hier, un calme précaire était revenu en milieu de matinée à Kidal, dans le nord du Mali, ont indiqué à l'AFP un élu local et des habitants. L'élu local joint depuis Bamako vers 10H00 (locales et GMT) a fait état de nouveaux combats vendredi matin. “Ce matin, du côté ouest (de la ville), il y avait des combats. J'ai vu cinq corps. Maintenant, il n'y a plus beaucoup de coups de feu”, a-t-il affirmé. Selon un élu local joint par l'AFP, c'est une querelle de pouvoir entre tribus touareg rivales qui a mis le feu aux poudres.
Cette communauté - minoritaire au Mali mais très présente dans la région de Kidal - est représentée dans les deux camps qui se sont affrontés dans le passé puis ont enterré la hache de guerre par un “pacte d'honneur” conclu au dernier trimestre de 2015. Les combats sont liés à “un problème de leadership entre la tribu touareg des Imghad et celle des Ifoghas pour le contrôle de Kidal”, a dit cet élu sans plus de détails.
R. I./Agences