Après l’assaut jihadiste dans lequel 17 militaires ont été tués mardi dernier, le président de la République en a imputé la responsabilité à une défaillance du dispositif militaire. Les agissements de certains officiers lors de la cérémonie d’hommage jeudi à Ségou ont confirmé les soupçons portés contre la hiérarchie militaire. Nos confrères du Monde ont même écrit que le gouvernement a verrouillé toute la communication liée à cette affaire. Le quotidien français a dénoncé que la presse a eu interdiction à Ségou de s’approcher des familles des victimes. « Ça ne peut pas continuer ainsi, ça suffit, ça suffit », a crié un militaire avant d’être écarté par les services de sécurité lors de la cérémonie.
D’ailleurs, comme écrit dans notre édition de vendredi, selon des informations recueillies auprès des élus locaux et des populations, les assaillants avaient été signalés 48h avant. Et on a fait mentir le ministre de la Défense qui a assuré les Maliens dans le journal télévisé de 20h du jour que la ville avait été reprise et sécurisée par les FaMA, qui ont repoussé les assaillants (sic…) . Mardi soir, en effet le camp de Nampala a été incendié par les mêmes jihadistes. Et le démenti du porte-parole de l’armée attribuant cet incident à des jeunes de la localité n’a fait que confirmer l’abandon du camp par les militaires, contrairement aux allégations de Tiéman Hubert Coulibaly. Toute cette cacophonie exige des sanctions pour apaiser les hommes de rang et rassurer les populations. On attend pour voir.
DAK