En mars 2012, après l’évacuation de la garnison militaire de Tessalit par l’armée, le président d’alors du Rassemblement pour le Mali (Rpm), Ibrahim Boubacar Keita, avait violemment chargé le pouvoir en place, en multipliant les déclarations. L’une reste encore gravée dans la mémoire des Maliens. « Quand Tessalit a été évacué sur ordre supérieur, j’ai pleuré ce jour-là, sachant, moi, l’importance stratégique de Tessalit », avait confié IBK sur RFI.
Selon lui, une armée ne doit jamais abdiquer : « je pense qu’une armée doit toujours livrer bataille quand elle est encerclée. Il y a une très lourde responsabilité qui a été prise là et elle doit être assumée », avait-il lancé.
Aujourd’hui, une catastrophe nationale survint à Nampala. La caserne militaire est assiégée, puis détruite par des assaillants. De nombreux soldats (dont on ne connait pas encore le nombre exact) sont tués, d’autres blessés ou enlevés et faits prisonniers. Certains survivants ont pu se sauver vers différentes destinations ; les renforts censés venir de Ségou sont toujours attendus.
Face à cette tragédie, il y a de lourdes responsabilités qui doivent être assumées. La première incombe au chef suprême des armées. IBK va-t-il l’assumer, comme il l’exigeait de ses prédécesseurs? La deuxième responsabilité va à la chaine de commandement, du ministre de la défense au commandant de la garnison de Nampala. Tous, doivent rendre des comptes.
Les Maliens meurtries et humiliés attendent des actes concrets et non de discours apitoyants et fatalistes.
CH Sylla