Son choix au poste de président de la république, la résolution de la crise du nord a un apport capital. Il se dressait contre les décisions antérieures mal négociées par ses prédécesseurs. Surtout les concessions de l’État qui ont davantage aguerri les rebelles à travers l’auto gestion des milliards destinés à développer les zones enclavées des régions du nord.
IBK dès son accession au pouvoir s’est montré ferme quant à ce sujet. Il refusa même de s’asseoir au tour d’une même table avec les chefs des groupes armés. Peu après, la visite de son premier ministre change la donne. Il appelle à l arrêt des hostilités et se montre ouvert aux négociations. Finie la guerre qui était estimée par le peuple l’unique voie pour mettre fin à la crise. Sous la houlette de la communauté internationale en Alger, les rebelles regagnent le Mali, renonçant à l’indépendance de l’Azawad. Mais le problème du Mali ne se limite pas à ces groupes armés au nord. Les forces les plus préoccupantes, ce sont bien les terroristes et djihadistes qui écument la zone. Classés sur la liste noire de la communauté internationale ils se sont inscrits finalement dans la dynamique de tout détruire sur leur passage. Des attaques incessantes sont suivies de cérémonies funèbres. Le Mali (forces armées et population), la communauté internationale à travers ses forces de la Minusma pleurent quotidiennement leurs morts. Dans ce contexte, le conseil de sécurité de l ´ONU rend le mandat de la MINUSMA plus robuste. Mais malgré cette nouvelle mesure, les attaques continuent et la dernière en date est celle qui a visé le camp militaire de NAMPALA faisant 20 morts et 33 blessés (dernier chiffre officiel). Le chef de l’État lors de la cérémonie de dernier hommage à Segou a lancé un appel à l’endroit des amis du Mali. IBK confirme que le Mali est en guerre et avoue aussi que cette guerre ne peut être gagnée sans les armes aériennes. Et pourtant cette analyse avait été faite par ses prédécesseurs au sujet de cette situation au nord du Mali. A l’époque il voyait en ces propos comme une faiblesse et un manque de volonté réelle de mettre fin à cette crise.
IBK est piégé aujourd’hui. L’accord de paix d’Alger imposé par la communauté internationale oppose les groupes armés quant aux intérêts qu’il présente. Ils s’affrontent entre eux quotidiennement dans le nord. Chacun se positionne pour ne pas sortir main vide lors de la mise en place des autorités intérimaires. Ce premier signal de la mise en œuvre de l’accord sera difficile. Pro gouvernement ( le Gatia) et le Hcua de la CMA confirment la complexité de la situation.
Pour les terroristes et narco trafiquants, IYAD et ses amis sont les maîtres de cette instabilité. Et sont prêts à mettre en échec tout processus de stabilisation.
IBK reconnaît la réalité du terrain et la partage avec son peuple. Pris dans le piège de ses trois camps (rebelles, MINUSMA et terroristes) il s’en sortira difficilement car eux tous ont des intérêts particuliers dans cette partie du nord.
Son appel n’aura pas de réponse appropriée. La preuve c’est l’interposition de la MINUSMA et la force Barkhane entre Gatia et Hcua à Kidal au moment où le groupe pro gouvernemental avait remporté la partie en l’honneur du Mali.
IBK n’avait pas tenu compte de cette dimension large dans ses stratégies de récupérer le nord du Mali et ses erreurs le rattrapent.
Boubacar Yalkoue