Kidal: la loi du talion

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Publié le lundi 25 juillet 2016 | Info Matin

© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)

L’entente scellée dimanche dernier, au terme de trois jours de négociation à Niamey, entre les deux « frères ennemis » de la CMA et de la Plateforme autour de la gestion de la cité rebelle de Kidal n’aura finalement duré que le temps d’un feu follet.

Sous l’égide du Premier ministre nigérien, les responsables des groupes armés kidalois avaient estimé que toutes les conditions sont désormais réunies pour que le calme revienne à Kidal et dans les autres régions du nord du pays. Ils avaient exprimé leur volonté de dépasser ces multiples malentendus pour aider à la mise en œuvre de l’accord et la stabilité dans tout le pays.

Les deux parties avaient convenu de prendre « des dispositions immédiates pour faire baisser la tension à Kidal » et de mettre en oeuvre une « gestion collégiale de la sécurité et des activités socio-économiques ».

Comme si les démons de la violence n’attendaient que la conclusion de l’entente, ils se sont déchainés dès mercredi. En effet, dans la nuit, un élément de la CMA a abattu, de sang froid en pleine ville, un commerçant affilié à Gatia. Réaction immédiate : l’élément de Gatia présent a déchargé, à son tour, son arme sur le tireur.
C’est dans ce contexte fortement tendu de la loi du Talion qu’hier, en début d’après midi vers 14 heures, les affrontements ont commencé entre les deux groupes armés de la CMA et de la Plateforme.

Les raisons de cette confrontation à l’arme lourde, selon les sources locales, au-delà des rivalités et des questions de positionnement, seraient imputables à la CMA dont les éléments ont ouvert le feu sur un convoi du Gatia qui rentrait d’une mission à Tinzawatin. Pourquoi, les éléments de la CMA ont-ils tiré sans sommation ?
Selon les sources locales, le convoi du Gatia est rentré dans la ville par le côté Est. Or suivant les accords conclus entre les deux parties sur la gestion sécuritaire de Kidal, ce coté de la ville est tenu par la CMA.
Cela devrait-il suffire à engager les hostilités entre partenaires de la cogestion de la Cité kidaloise ? Beaucoup d’observateurs estiment que la coexistence entre les deux groupes, au-delà des déclarations de bonne intention, n’est que la poudre aux yeux. Elle est en vérité une cohabitation trompeuse sous forte tension, pour ne pas dire cohabitention, au cours de laquelle chaque partie voulait gagner du temps et affuter ses armes pour la confrontation finale qui devrait finir tôt ou tard.
Elle arrive malheureusement au mauvais moment pour la nation endeuillée.
Prions qu’elle ne soit pas perlée. Parce qu’hier, toujours dans le Gourma, des échanges de tirs ont eu lieu entre les éléments du CMPFR2 (CMA) et ceux de la plateforme. Bilan : un mort et un blessé côté CMPFR2.

En ce jour de vendredi, prions tous ensembles pour le repos de l’âme de nos héros tombés sur le champ de l’Honneur, pour nos victimes, qu’elles quelles soient.
Ne nous trompons pas de combat et de cible. Le Mali est un et indissociable.

Par Sikou BAH