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Affaire «importation de pommes de terre au Mali» : Un faux débat !
Publié le lundi 25 juillet 2016  |  La Sentinelle




Certains importateurs de Pomme de terre, afin de se soustraire aux nouvelles mesures de la CEDEAO, incriminent les DG de la Douanes, la Direction nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC) et le «Grand Distributeur Céréalier du Mali» (GDCM) de vouloir monopoliser le marché. Donc ils soulèvent un faux débat qui alimente actuellement les «grins».

Aujourd’hui, de nombreux fruits et légumes (orange, citron, pomme, carotte piment, ail, choux, pomme de terre) nous parviennent de tous les horizons. Et pourtant, ils sont produits également chez nous. Au lieu d’inciter et accompagner les investisseurs nationaux qui, non seulement injectent dans l’économie nationale, mais aussi luttent contre le chômage à travers la création d’emploi, au contraire on contribue à leur faillite. Le cas de l’opérateur économique Modibo Keita PDG du groupe GDCM en est une parfaite illustration. L’usine de production et de commercialisation de la pomme de terre emploie plus de 2500 agents avec une production de 40.000 tonnes par an.



Dans tout Etat sérieux, les investisseurs nationaux sont protégés malgré la libéralisation du commerce. Comme le dit un proverbe Bambara, «qui tue son chien méchant se verra mordre par celui d’un autre».

La hausse du prix de la pomme de terre se justifie par certains importateurs comme une combine alors qu’il s’agit d’une mesure de la CEDEAO.

Au lieu du tarif extérieur commun de l’UEMOA, on passe à celui de la CEDEAO qui fixe la barre de la valeur douanière entre 20 et 35% dans le but de protéger les producteurs locaux de la Communauté. Cela, conformément aux engagements pris par les pays membres de la CEDEAO et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Malgré cette mesure, l’Etat à travers les douanes a été souple envers les importateurs qui dédouanent à 200 FCFA par Kg. Par contre, d’autres comme la MINUSMA le font à 375FCFA le Kg qui est le tarif normal de la CEDEAO.

Malgré cet effort, ces importateurs veulent faire pression sur le gouvernement pour que ces mesures ne soient respectées. Mais en réalité ces dispositions prises ont beaucoup réduit les cas de fraude dont certains commerçants se livrent. Le scanner en est un exemple frappant. Bref certains importateurs sont hostiles à la transparence.

Un pays ne saurait se construire sur la complaisance. Il faut un changement de comportement. Nous devons aller vers une réelle production et consommation de nos produits. Au lieu de bafouer nos compatriotes qui investissent, pourquoi ne pas les aider à s’améliorer afin de couvrir les besoins nationaux ?

Un moment, le Kg de la pomme de terre locale était vendu à 200FCFA. Le maintien de ce prix dépendait de la protection de la production locale par le gouvernement. Cela n’a pas été fait. Toute chose qui a ouvert la voie à une concurrence farouche ayant conduit à une hausse du prix de la denrée. Aujourd’hui, de nombreux Maliens pleurent la fermeture de certaines usines comme l’ITEMA, la l’SEPAMA, HUICOMA et autres. Tous ont été victimes soient d’une mauvaise gestion ou d’une concurrence déloyale.

Quoi que l’on dise, le PDG de GDCM a investi des milliards pour l’installation de cette usine de production de pomme de terre dans la région de Ségou. Cela fait 5 ans de production et de commercialisation, si le produit présentait des inconvénients, les services compétents doivent jouer leur rôle à ce niveau.

Selon un constat établi, la terre de Ségou est fertile. Raison pour laquelle les produits agricoles provenant de cette zone font l’objet de convoitise. Par exemple : le riz, le manioc ; la pomme de terre de Ségou sont appréciés par tous.

Au Mali, c’est l’anarchie totale ! On fait ce que l’on veut, sinon comment comprendre qu’avec 2500 employés sans compter les chauffeurs, le carburant et surtout les impôts et taxes, que ce genre d’investissement ne puisse pas bénéficié d’une protection, d’ un accompagnement surtout à un moment où le Gouvernement mène une politique dans ce sens afin de créer des emplois pour les jeunes qui reste un défi à relever. Au lieu d’imiter ces patriotes investisseurs, on cherche plutôt à les décapiter ! Dommage !

Nous y reviendrons.

T. Coulibaly
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