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CONTE D’AFRIQUE : Ballade Toucouleur de Samba Foula (suite et fin)
Publié le lundi 25 juillet 2016  |  L’Indicateur Renouveau




La grande victoire de Samba

Il est parti, Samba !
«Je le voudrais bien, lui répond la captive ; mais je ne pourrais t’en donner qu’au prix de ma mort, car la source d’eau douce est en la possession du lion M’Bardidalo qui la garde jalousement et qui n’en laisse puiser qu’à ceux qui consentent à lui donner une jeune fille en sacrifice chaque année. Les pauvres captives comme moi sont bien malheureuses ; elles lui servent de pâture».
Il est parti, Samba !

Samba prend l’outre de la captive et il va droit à la source ou se trouve M’Bardidalo. Le monstre veut le dévorer, mais Samba est grand guerrier, et la lutte s’engage entre eux deux. Les rugissements du lion jettent la terreur aux alentours. Chacun est terrifié pendant cette nuit noire. Seul, Samba a conservé son courage et il tue le lion. Il plante sa lance dans le sable, y attache son chien et laisse sur son ennemi mort une de ses sandales.
Il est parti, Samba !

La nouvelle du combat formidable se répand dans le camp. Tout le monde veut aller voir le monstre abattu et les jeunes filles sont radieuses de la défaite de leur ennemi.
El Kébir dit : «Que celui qui a remporté la victoire se fasse connaitre pour qu’on l’admire !» Le griot de Samba lui répond : «Celui qui a tué le lion est celui qui saura détacher le chien, brandir la lance et chausser la sandale».
Il est parti, Samba !

Tous les guerriers d’El Kébir viennent tour à tour, pleins d’ardeur et de confiance pour détacher le chien ; mais le fidèle animal leur montre les dents avec furie. Personne ne peut non plus arracher la lance qui reste plantée dans le sable comme un arbre inébranlable. Personne ne peut chausser la sandale. Quel est donc le guerrier redoutable qui a vaincu le lion ? Aucun d’eux ne peut dire «c’est moi».
Il est parti, Samba !

Samba s’approche le dernier ; le chien le comble de caresses, se laisse détacher par lui. Samba brandit la lance que personne n’avait pu arracher du sol. Samba met la sandale qui est semblable à celle qu’il a à l’autre pied. Tout le monde exulte. Les jeunes filles le bénissent, El Kébir lui dit : «Tu es un grand guerrier».
Il est parti, Samba !

El Kébir est ravi et dit à Samba : «Ma fille et mes richesses t’appartiennent désormais».
Source : «Présence africaine»


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