Même devenue ministre de la République, Nina Wallet Intallou ne se départie pas du passé. Dans une interview publiée par Médiapart.fr le 12 juillet 2016, la présidente de l’ex-rébellion continue d’exhumer les vieilles rancunes. “Mon père a été tué par des militaires“, lance-t-elle amère.
Dans un entretien fleuve à Médiapart.fr, Nina Wallet Intallou, depuis peu ministre de l’Artisanat et du Tourisme du Mali, évoque notamment de supposées exactions commises par l’armée malienne et les milices noires d’autodéfense face aux attaques des groupes touaregs et arabes lors de la rébellion de 1990.
“Ils connaissent tous mon père, car il a servi toute sa vie dans l’armée et il a été tué par des militaires, par des gens qui le connaissaient très bien”, accuse-t-elle.
Plus loin dans la même interview, elle dit se souvenir de toutes les “atrocités” et “injustices” vécues par les populations touarègues dans la région de Kidal : des parents poings liés, tirés à pied par une corde attachée à un chameau, car ils n’avaient pas payé l’impôt. D’autres forcés à pousser des barriques, à demi nus en pleine chaleur. “J’avais peut-être 9 ans”. Adulte, Nina Wallet Intallou a échappé deux fois à une tentative d’assassinat.
“La seconde fois, c’était à Gao, quand nous étions traqués par les Ganda Koye (milice d’autodéfense, Ndlr). A la dernière minute, nous avons quitté le logement sur lequel une grenade a ensuite été lancée”, enfonce celle qui avait longtemps soutenu la thèse de la partition du Mali. Et dire qu’au nom du pardon et de la réconciliation nationale, elle se la coule douce dans la République du Mali qu’elle a combattue de toutes ses forces.
C’est toute l’incompréhension.
Alpha Mahamane Cissé