Maire de la vaillante cité des Askia depuis 2009, le président du PDES est naturellement très affecté par la tournure des événements dans sa contrée, où une manifestation de la jeunesse contre les autorités intérimaires a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. De retour du Brésil où il séjournait au moment du drame, Sadou H. Diallo, à l’instar de tous les observateurs avertis, a accueilli avec stupéfaction le fait qu’un événement aussi normal puisse tourner au drame entre les forces de l’ordre et la jeunesse de sa ville. Son étonnement et sa déception sont d’autant plus énormes, nous a- t-il confié, que des manifestations massives similaires se sont naguère déroulées sans heurts, car les autorités ont toujours pris soin de les encadrer par des mesures appropriées.
Qu’est-ce qui a pu mettre le feu aux poudres alors ? en abordant la question, le maire de la commune urbaine de Gao est convaincu que le dramatique accrochage avec les organisateurs de la marche découle d’une panique des autorités locales, là où elles devaient s’illustrer avec plus de compréhension et de tolérance envers une jeunesse ayant jadis incarné la fierté et le courage de toute une nation à travers sa loyauté à la République, son sens du scarifiée, son refus de la capitulation. Et Sadou Diallo de rappeler pour la circonstance que les mérites des jeunes de sa ville ont été reconnus à de nombreuses occasions par les hautes autorités et que c’est à leur demande que la même jeunesse a fait preuve de vertus républicaines en acceptant de rendre les armes à sa disposition à l’armée régulière, la seule autorité qu’elle juge habilitée à en disposer.
Comment est-ce possible que cette indéfectible loyauté soit rendue en monnaie de singe, en portion congrue à l’heure du cantonnement et des DDR, s’interroge le premier responsable de la ville pour expliquer la grande colère qui anime ses administrés. Quant au rejet des autorités intérimaires, il s’explique, selon notre interlocuteur, par la grande injustice qui le entoure, y compris pour les collectivités non fonctionnelles. D’autant que si dysfonctionnement il y a, il ne peut être que le fait de l’instabilité provoquée par les mêmes groupuscules au nom les mandats des élus sont injustement écourtés.
Le président de l’ancien parti présidentiel n’en est cependant guère opposé aux autorités pour autant qu’elles permettent d’avancer vers la paix et la stabilité sans lesquelles le septentrion ne saurait rattraper tant de retard accusé dans son processus de développement depuis le déclenchement de la crise. Du reste, estime notre interlocuteur, l’Accord en général et la question spécifique des autorités n’ont jamais été vulgarisés dans les proportions qui permettent de lever les équivoques qu’ils recèlent.
Quid des solutions pour dénouer l’écheveau du malaise créé par la récente manifestation ensanglantée de la Cité des Askia ? Sur la question, le maire de la ville de Gao est persuadé que le calme et la stabilité passent par une intégration de la jeunesse à la dimension de son sacrifice et de son engagement pour l’unité nationale.
Le calme et la stabilité dans la ville sont tributaires de plus de justice, a expliqué en substance Sadou Diallo, qui exhorte les hautes autorités à rassembler les Maliens autour de l’essentiel et des besoins prioritaires de l’heure : le développement et l’unité nationale.
Par ailleurs, le président du PDES dit continuer son combat sur deux fronts principaux : la présence respectable de son parti sur l’échiquier politique ainsi que le retour sans conditions d’ATT au bercail.
La Rédaction