A presque trois ans de règne, IBK et son régime n’ont montré aucun signe de pouvoir bien gouverner le pays. Le bateau Mali ne cesse de dangereusement tanguer. Plusieurs signaux et faits peuvent l’attester. Les événements actuels au nord et au centre du pays montrent à suffisance le degré d’incapacité du capitaine IBK à pouvoir éviter que son navire ne chavire.
L’insécurité grandissante et endémique au Mali et le pourrissement de la situation politique, avec son corolaire d’instabilité gouvernementale, qui se caractérise par un changement d’équipe, tous les six mois. Depuis son « sacre », il y a trois ans, le président-monarque IBK est à son cinquième remaniement ministériel. Et à chaque fois, l’odeur d’un autre remaniement, quasiment inévitable, se fait sentir pour un futur proche.
Les paradoxes d’IBK et de son régime, même si l’accord d’Alger a prévu d’élargir le gouvernement et certaines institutions de la république aux rebelles et à tous ceux qui ont pris des armes (CMA et GATIA), était-il décent de nommer des chefs de bourreau au nez et à la barbe des populations qu’ils auront Bâillonnées, violées, humiliées et tuées pendant l’occupation ? Le bon sens et le respect des victimes devraient suffire à ne pas commettre cela. Or, c’est ce qui fut fait lors du dernier remaniement.
Tout ce qui va davantage encourager d’autres groupes ethniques à prendre des armes pour qu’ils aient leur part de gâteau. Le Front de libération du Macina est bien là. Une dynamique qui roule en faveur des jeunes résistants de Gao face à l’occupation rebelle. Lesquels s’opposent, non seulement à l’installation des autorités intérimaires (composées essentiellement d’hommes aux mains entachées de sang), mais surtout réclament qu’ils aient leur part du gâteau que l’Etat, par le biais de l’accord d’Alger est en train d’offrir à leurs anciens bourreaux.
Les récents événements de Gao, qui auraient fait 4 morts et de nombreux blessés, illustrent bien cette détermination de ces jeunes à ne pas se laisser faire. Mais les forces de sécurité nationales ont reçu des ordres pour les mater. C’est ainsi que des jeunes de Bamako, Kayes et Tombouctou, par solidarité à ceux de Gao, sont eux aussi montés au créneau pour battre le pavé.
Il y a aussi le cas de la gestion politique de la région de Kidal qui alimente actuellement les débats. Or là aussi, il s’avère que le futur Président, 1er Vice-président et 2ème Vice-président du Conseil régional doivent être issus de la CMA au détriment de la Plate-forme et de la majorité silencieuse des populations qui n’ont pas pris d’armes. Comment alors parler d’équité entre les rebelles et les autres composantes de la société malienne?
Le torchon brûle entre la CMA et le GATIA pour la gestion de la région. Le Général Aladji Ag Gamou, à la tête du GATIA, campe sur sa position de rester militairement dans la ville de Kidal, aux fins d’y maintenir une certaine position stratégique. Ce qui gênerait le gouvernement, apparemment cherchant à satisfaire les diktats français et de la Communauté internationale.
Désormais tous les éléments d’une guerre civile sont actuellement visibles à Kidal. D’ailleurs, Aladji Ag Gamou recommande aux membres de la tribu des Imghad de rester unis pour la défense de leurs intérêts. Une situation qui met IBK dans une mauvaise passe. Les problèmes du nord et l’application de l’accord d’Alger vont-ils avoir raison sur l’ensemble du pays ?
Et cette déchéance de l’armée à Nampala, qui a occasionné 17 morts et 38 blessés et la réinstauration de l’Etat d’urgence ? Es une défaillance au sein de la troupe ou la faute au commandement militaire ? Tout porte à croire que l’Etat est faible.
De toute façon, l’on sait que, depuis les élections de 2013 et l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Kéita, le Mali n’a gagné aucun iota de souveraineté sur la région de Kidal. S’ajoute que le peuple, impatient, est déçu des de ses dérives politiques. Tous les records sont actuellement battus par son régime : nombre élevé de remaniement gouvernemental, nombre pléthorique de ministres, quantité de scandales, etc. A l’effet de craindre d’assister à la débâcle totale de l’Etat.
Alfousseini Togo