Ni l’insignifiant discours à la nation du Premier ministre, ni les multiples condamnations nationales et internationales ne lessiveront le Mali d’un pareil abaissement, une honte hors norme. Jamais de toute l’histoire de notre pays, l’on a vu un tel déchainement de la part d’une portion de la population malienne. L’heure est grave. De la cruauté verbale on est passé à la violence physique. La vérité, c’est que le président de la République par intérim, le Professeur Dioncounda Traoré, a été trahi de la manière la plus asociale. C’est ce qui a occasionné une tentative d’assassinat dont il a été victime, lundi, dans son bureau de Koulouba. Laquelle tentative d’assassinat a été transmise en direct sur les ondes de la radio Kayira, un organe complice d’un crime crapuleux.
Où sont passées les valeurs patriotiques qui’incarnaient ce peuple? Les Maliens semblent les avoir troquées contre la bestialité, l’égocentrisme et la désobligeance. Après avoir vivement salué un coup d’Etat qui a mis le pays à genou, voilà que des fils de ce pays complotent, de façon flagrante, pour assassiner le président de la République par intérim, le Professeur Dioncounda Traoré. Tout a réellement commencé quand la junte militaire s’est mise à accuser le Professeur Dioncounda Traoré d’avoir manigancé pour que la Cédéao le maintienne à la tête de la transition. Le capitaine Sanogo disait à qui voulait l’entendre, que le Cédéao a amplement violé l’accord-cadre du 6 avril. En plus de cette accusation incohérente, est venue s’ajouter la lourde pression exercée sur ce dernier par ses potes du Cnrdre et par une ligue de partis politiques et d’associations antipatriotes, qui ne veut, en aucun cas, que Sanogo lâche le pouvoir.
Se trouvant dans un véritable embarras total, le capitaine Sanogo a, alors, tenté de manœuvrer un second putsch, avec la complicité de ses alliés, pour renverser le Professeur Dioncounda Traoré, en prétextant une convention nationale ; tout en sachant que celle-ci ne peut se tenir dans de telles circonstances. Comment peut-on parler d’une convention nationale alors que 70% du territoire national est occupé. A l’annonce de la chimérique convention nationale, l’hyperactif Docteur Oumar Mariko du parti Sadi et ses associés, notamment le tonitruant Hamadoun Amion Guindo de la Copam, se sont mis à l’ouvrage, avec à leurs côtés le Docteur Adama Traoré, gourou du Rénacotem et ses affiliés. Après avoir mené une semaine de campagne, pour mieux maquiller le délit qu’ils s’apprêtaient à commettre, l’initiateur et les propagandistes de l’utopique convention nationale ont jugé utile de trouver un alibi. Leur alibi se trouvait dans une marche de protestation d’une dizaine de kilomètres. En réalité, c’était une marche de tuerie.
Du côté du Cnrdre, après le dernier passage des émissaires de la médiation de la Cédéao à Kati, on parle d’une trahison de la part du capitaine Sanogo. Et plusieurs membres influents du Cnrdre prétendaient qu’ils iront jusqu’au bout de leurs objectifs avec ou sans le capitaine Sanogo et coûte que coûte. Un d’entre eux nous a même confié : « Si le capitaine Sanogo a cédé devant les caprices du shoubaga ton [Ndlr la Cédéao] dirigé par Alassane Ouattara, nous, nous devons continuer notre combat et nous ne voulons pas voir la tête de Dioncounda au pouvoir. Nous allons rendre ce pays ingouvernable, après avoir jeté... suite de l'article sur Autre presse
