Au delà des visites effectuées chez le ministre de la Défense et des Anciens Combattants et celui de la Sécurité et de la Protection Civile, pour s’enquérir des informations réelles sur les évènements de Gao, le Président de la Commission de Défense Nationale, Sécurité et Protection Civile, l’honorable Karim Keita, devrait interpeller ces ministres pour édifier l’opinion nationale.
L’interpellation est, par définition, une demande d’explication adressée par un parlementaire au gouvernement sur un aspect de la politique du gouvernement ou sur une question déterminée. Autrement dit, c’est une demande d’explication en séance plénière, adressé par un membre du parlement à un ministre.
Alors, pour édifier l’opinion nationale, cet état de fait n’interpelle-t-il pas, ces ministres concernés. La répression de la marche des jeunes de Gao, qui a défrayé la chronique la semaine dernière a, sans nul doute, réveillé l’indignation non seulement du peuple malien, mais aussi et surtout de la communauté internationale. Un acte qualifié d’ignoble qui a désagréablement surpris beaucoup d’observateurs.
En effet, une marche pacifique non autorisée, selon les dires du gouverneur, des jeunes, dénonçant la mise en place des autorités intérimaires, et surtout l’insertion des jeunes au niveau du cantonnement de DDR, a mal tourné, enregistrant de mort d’hommes (3) et plus d’une quarantaine de blessés. Deux hypothèses ont été soulevées. Il a été révélé que ce sont les forces de l’ordre qui, en premier, ont ouvert le feu, mais d’autres affirment que les premiers coups de balles sont partis des marcheurs vers les forces de l’ordre. Ces deux hypothèses ont provoqué une confusion totale vis-à-vis des populations.
Certes, le gouvernement n’est pas resté indifférent à l’acte. Dès le lendemain de la répression, il a dépêché une délégation gouvernementale sur le terrain pour s’enquérir des vraies informations afin d’ouvrir une enquête digne de ce nom pour situer la responsabilité. Une délégation dont nous pouvons citer : Le ministre de l’administration, le ministre de la Justice, gardes des seaux, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Au cours de cette rencontre des ministres avec les autorités régionales et les manifestants, il y a eu un accord, selon un manifestant à Gao. Sous réserve de toutes ces confusions, les questions qui taraudent les esprits sont entre autres : Qu’est-ce qui est derrière tout ça ? Qui a donné l’ordre de tirer ? Qui a d’abord ouvert le feu : manifestant ou forces de l’ordre ? Quel est le nombre exact de morts et de blessés ? Ces questionnements méritent impérativement des réponses pour mieux édifier les citoyens.
L’un des rôles principaux du premier responsable de la Commission de la Défense Nationale, Sécurité et Protection Civile est d’interpeller le ministre en cas de problème pour situer la responsabilité. Etre dans le même camp de la majorité présidentielle ne doit en aucun cas empêcher l’interpellation. L’honorable Bakary Koné a interpellé le Ministre Bocary Tréta à l’époque. A suivre…
Drissa KEITA