La sortie du président IBK à la suite des événements douloureux de Gao n’est ni plus ni moins qu’ qu’une forme d’aveu de l’Exécutif quant à sa responsabilité dans ce qui est arrivé. En effet, dans son discours atypique (d’une durée déconcertante), le président IBK invoque la ‘’méconnaissance de l’Accord d’Alger’’ (de ‘’Bamako’’, selon le directeur de la cellule de communication de la présidence ’’) pour expliquer les événements ayant conduit à la mort de 4 personnes et de plusieurs blessés graves. À qui la faute s’il y a une méconnaissance de l’Accord ? À l’Exécutif qui a voulu obtenir un Accord, n’importe lequel, sans égards à ce qu’en pense l’opinion d’une manière générale. Même l’Assemblée nationale a été court-circuitée, puisqu’on ne lui a pas demandé son avis. Même la Constitution a été foulée au pied, rien que pour satisfaire aux désidératas d’une petite minorité. L’attitude de l’Exécutif a été, en outre, on ne peut plus irresponsable sur la question des Autorités intérimaires. En effet, pour contourner l’Assemblée nationale qui avait écarté l’article 2 du Protocole d’Entente (qui voulait singulariser les régions du Nord dans la mise en place des Autorités intérimaires), le gouvernement a trouvé une astuce qui a consisté en la signature d’un Protocole d’Entente avec la CMA et la Plateforme. Deux groupes armés qu’il a eu tort de rapprocher, puisque leur rapprochement ne pouvait que l’affaiblir, lui. Si en plus, ce même gouvernement voudrait faire administrer une région comme Gao par ceux-là même qui sont à l’origine des souffrances endurées par les populations, alors c’est le comble.
Par ailleurs, il est tout à fait inconcevable que le programme DDR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion) ne fasse pas de la place à ces jeunes de Gao à qui devrait être érigé d’ailleurs un monument pour la bravoure et le patriotisme dont ils ont fait preuve sous l’occupation jihadiste. Malheureusement, tout laisse croire que le régime est hostile à tout ce qui pourrait contrecarrer les intérêts des amis de la France : d’abord la Plateforme, et maintenant les jeunes combattants de Gao.
S.H