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Gouvernance - Le PM se discrédite : Décryptage
Publié le mercredi 27 juillet 2016  |  Le Point
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Tout ça pour ça ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Premier ministre, Modibo Keïta, est loin de sortir renforcé à la suite de la composition de son nouveau gouvernement. D’abord, il grève le budget de l’Etat avec un effectif pléthorique (34 membres) et ce, sans s’efforcer d’aller vers une plus grande représentativité des femmes dont le quota aurait pu être porté à 30% ou quelque chose d’approchant.
Ensuite, la nomination d’un Amadou Koïta ne peut être perçue que comme une prime à la négation de toutes les valeurs de notre société, une prime à la déloyauté, à l’immoralité politique, une prime à l’absence de toute conviction idéologique. Mais, sur ce point, on peut rappeler l’adage selon lequel ‘’qui s’assemblent se ressemblent’’.
On se souvient que lorsque la bande à Sanogo a perpétré son coup de force, nos ‘’plus grands démocrates (tels un IBK lui-même, un Mountaga Tall, entre autres) avaient été plutôt bienveillants envers elle. À l’époque, Amadou Koïta, était porte-parole du FDR, le mouvement le plus hostile aux putschistes. Quelle morale ! Mais, ne nous écartons pas trop du Premier ministre, Modibo Keïta, qui s’est finalement illustré comme le dirigeant de ce qu’on appelle ‘’une République bananière’’.
Comment comprendre, en effet, qu’on puisse nommer des membres du gouvernement aux noms de groupes armés qui ne se reconnaissent pas en eux, sachant, à notre connaissance, que des consultations précèdent toujours la mise en place d’un nouveau gouvernement ? Il faut dire que, sur ce coup-là, Modibo Keïta a bousillé le peu de crédit qui lui restait.
Plus le temps passe, plus le crédit du PM diminue comme peau de chagrin : incapacité à faire respecter la décision sur l’usage des véhicules de service, le scandale des logements sociaux, l’histoire plus récente de non-reversement de fonds de mission…mais surtout le casse-tête de l’Accord d’Alger, avec les scandales en date de Gao, puis de Nampala. Que dire de ses ministres ? Rien de neuf pour l’essentiel d’entre eux, mais arrêtons-nous sur quelques uns.
Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense et des Anciens combattants
Son maintien n’est guère étonnant, quand on sait qu’il est l’héritier de Moussa Balla Coulibaly, mais surtout qu’il a gracieusement offert récemment les honneurs militaires (contre toute pratique en la matière) au député et ‘’fils présidentiel’’, Karim Keïta. Il est réputé pour son fameux revirement vis-à-vis du FDR qui l’a propulsé pourtant au devant de la scène. Comme quoi, il faut désormais trahir pour avoir une place au soleil.
Abdoulaye Idrissa Maïga, ministre de l’Administration territoriale
En devenant n°2 du gouvernement, ce n’est pas sa personne, mais la Famille qui se renforce un peu plus, quand on sait que le premier des ministères (non pas la Primature) est occupé par un autre membre, Dr. Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances.
Me Mamadou Ismaël Konaté, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux
Il est apparu jusque-là comme quelqu’un de brillant. Aussi, bénéficie-t-il encore de la présomption d’innocence. Mais déjà, ses détracteurs pensent qu’il est un peu partout pour être quelque part. Autrement dit, ils se demandent si on peut être au four et au moulin et rester immaculé. En tout cas, l’opinion attend de lui qu’il facilite la tâche à son collègue des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Me Mohamed Ali Bathily, dans ses tentatives-jusque -là vaines- de déblayer le secteur foncier.
Mme Keïta Aïda M’Bo, ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable
Ça reste un peu la famille, puisqu’elle est l’épouse de Nankoma Keïta, ancien ministre du même département, responsable du parti au pouvoir. Nankoma Keïta est aussi réputé pour avoir pris la tête d’une marche controversée organisée à Bamako, au moment même où Konna était tombé entre les mains des terroristes.
Beaucoup de rumeurs ont circulé au sujet de cette marche. Son épouse pourrait-elle protéger l’environnement plus que lui ne l’a fait ? Peu probable, quand on sait que ‘’cette cadre du PNUD voulait se faire prier rien que pour s’entretenir avec un consultant de la Protection civile sur les ‘’risques de catastrophes’’, rapporte ce consultant, à qui la bonne dame ne pouvait pardonner de lui avoir téléphoné un dimanche (jour de repos) pour prendre rendez-vous avec elle au sujet de l’étude.
Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture
Pas grand-chose à dire sur elle, si ce n’est que beaucoup de gens s’interrogent depuis peu sur la destination des fonds qui auraient dû servir à l’organisation du Festival culturel de Kangaba, finalement annulé, faute de moyens.
Amadou Koïta, ministre de la Jeunesse et de la construction citoyenne
Là, c’est le bouquet final, le top des top ! Le gouvernement de Modibo Keïta veut promouvoir la ‘’construction citoyenne’’ avec quelqu’un pour lequel la morale politique est un non-sens. La citoyenneté, c’est l’Exemple. Et Amadou Koïta ne peut l’incarner que dans l’autre sens. Mais, le problème du Mali est finalement ailleurs : «Même avec Obama comme PM, ADO comme ministre des Finances, Kagamé à la Défense, ça ne marchera pas», résume un citoyen.
Mme Nina Walett Intallou, Ministre de l’Artisanat et du Tourisme
Même, au nom d’une prétendue réconciliation, beaucoup de Maliens ne comprennent pas qu’elle soit subitement devenue membre du gouvernement. Le choix porté sur elle indigne, d’autant que même le mouvement qu’elle était censée représenter, ne se reconnaît pas en elle. De nombreux concitoyens se souviennent encore de ses prises de position extrémistes contre le Mali et de toute cette campagne mondiale orchestrée pour dénigrer la Patrie.
Pourquoi a-t-elle donc été choisie si elle n’a pas été proposée par le MNLA ou la CMA ? Peut-être qu’elle est tout simplement Targui et qu’elle est une femme. Le cas échéant, le gouvernement devrait faite un peu plus attention, car, si toutes les communautés devraient exiger de faire partie du gouvernement à chaque occasion, on ne s’en sortirait sûrement pas. À bon entendeur…
La Rédaction
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