Depuis des indépendances, les produits (Pomme de terre et oignons) sont fortement consommés par les citoyens maliens. Et jamais considérés comme des produits de luxe. Mais, ces produits venant de la région de Sikasso sont inaccessibles aujourd’hui au plus nombre de la population. Cela est dû à l’insuffisance de la quantité produit par les producteurs locaux. Est-ce par faute d’accompagnement de l’Etat ? En vue de satisfaire les consommateurs réguliers, les importateurs agro-alimentaires ont décidé de venir en aide en approvisionnant le marché avec les produits venant du Maroc.
Les responsables de l’Association dénoncent aujourd’hui les comportements négatifs de Modibo Kane Kéita, DG des Douanes du Mali, et de son compère Modibo Kéita de la DNCC et leur manitou Modibo Kéita du GDCM, dont l’intention est de rendre la vie chère à la population malienne.
Pour dénoncer cette cherté provoquée par le DG de la douane malienne, ils ont tenu, le samedi 23 juillet 2016, à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), une conférence de presse, au cours de laquelle, les aides alimentaires ont attiré l’attention des plus hautes autorités et l’opinion nationale et internationale sur les problèmes auxquels ils sont confrontés à l’importation, et la cherté des produits de consommation directe. L
adite conférence était principalement animée par Broulaye Ballo, Secrétaire général de l’Association des importateurs agro-alimentaires (AIPAAM-Mali), Mme Lah Kadiatou Lah, 1ère Vice-présidente de l’Association. Pour la circonstance, ils étaient entourés de Mme Alimata Diop et de M. Soumaila Bamba, tous deux membres. Dans son discours liminaire, le Secrétaire général Ballo a rappelé que le Président de la République, IBK, depuis sa campagne présidentielle, via son investiture, jusqu’à nos jours, a toujours prôné la paix, le dialogue et l’autosuffisance alimentaire (DUNKAFA), pour tous les maliens, quel que soit leur rang social.
Mais, ils ont l’impression que d’autres veulent bonder ce slogan. C’est dire que cette cherté provoquée par la Douane malienne, à travers son Directeur général, soit disant pour la protection des produits locaux et l’application des textes de la CEDEAO ne se justifie pas. Lançant un appel pressant, le Secrétaire général affirme : « Nous sommes dans cette boite il y a très longtemps, qu’il sache aussi que nous sommes des fils de paysans, en aucun cas, nous ne pouvons chercher à nuire nos parents dont nous aidons financièrement dans leurs activités agricoles».
Avant d’ajouter : «C’est quand la production des pommes de terre et oignons du Mali (Sikasso) est presque finie, ou finie que nous importons les produits de l’extérieur. C’est le rôle d’un importateur de servir son pays à sa manière. Depuis les années 1997, nous faisons ce travail.»
Les problèmes :
Selon les données apportées par Broulaye, dans son discours liminaire, de 1997 à 2006, avec 15 tonnes, la valeur était estimée à 20f/kg, soit un droit de douane de 200.000f CFA, ensuite 30f/kg, soit un droit de 300.000f avec 40 tonnes. De 2006 à 2012, toujours avec la pression fiscale de 44,88%, la valeur était de 80f/kg et le droit s’élevait à 1 062 720 avec 30 tonnes, et 2 125 440f pour 60 tonnes. De 2013 à 2014, la valeur était à 130f/kg dont le droit s’élevait à 2 417 220 f pour 30 tonnes, et 4 834 440f pour 60 tonnes.
A la date d’aujourd’hui, la valeur est à 200f/kg, soit 3 7238 000 pour 30 tonnes, et 7 447 600f pour 60 tonnes avec la pression fiscale de la CEDEAO, 61,98%, tout cela sans le frais de port et de transport, avec des sacs perdus ou gâtés. Avec les normes européennes, les TS sont entre 28 tonnes et 29 tonnes, nous n’atteignons pas souvent la décision de la douane entre 30 et 60 tonnes dont nous régularisons obligatoirement.
Prenant des exemples sur d’autres pays de la CEDEAO, le conférencier dira qu’en Côte d’ivoire, la valeur est 100f/kg, soit 67.500f de droit pour 30 tonnes avec les mêmes produits importés au même endroit, sans l’application des textes de la CEDEAO ; le Niger est à 66f/kg par valeur, soit 780.000f de droit de 30 tonnes aussi, la pomme de terre du Maroc avec l’application des textes de la CEDEAO ; le Sénégal est à 76f/kg, soit 680.000 f de droit sans l’application TS, et le Burkina-Faso à 40f de valeur soit 620.000f de droit sans l’application TS.
En guise de réponse des confrères, M. Broulaye souligne qu’ils avaient commencé à faire des rencontres avec la douane depuis 2014, et avaient échangé sur beaucoup de choses depuis qu’ils ont commencé à augmenter les prix. A l’époque, il y avait un certain Moumini Dembélé à la tête de la douane, avec qui ils ont eu à discuter à maintes reprises. Maintenant, avec l’arrivée de l’actuel Directeur Keita, il y a eu augmentation de droit.
On a cherché, dit-il, à rencontrer les responsables qui nous font pirouetter par-ci, par-là. Finalement, on ne sait plus quoi faire ? « Nous avons fait une lettre adressée à la douane, qui nous a renvoyé au Ministère, et nous avons adressé la lettre au ministre qui nous a répondu ». Une réponse que nous disposons. Les populations pensent que c’est nous qui sommes à la base de la cherté, alors que loin de là, c’est plutôt les plus hautes autorités qui sont à la base de cette cherté. Sinon, même si demain, ils réduisent le frais de douane, aucun malien ne criera du prix.
Selon Mme Lah Kadiatou Lah, la réponse qu’on a reçue de la part du Ministère est que nos produits (Pomme de terre, oignons, tomates, Carottes…) sont des produits de luxe. Qui peut manger aujourd’hui sans ces légumes ? Chaque jour, je reçois des personnes âgées qui commandent des carottes en disant que c’est du médicament pour eux. Tout le monde sait que les fruits sont bons pour la santé de l’homme.
Et quand une autorité qualifie cela de luxe, qu’allons-nous faire ? C’est suite à cette réponse désastreuse que nous avions jugé nécessaire de rencontrer la presse pour que le Président de la République puisse prendre des mesures pour pallier à cette situation. Il est temps que la douane, à travers son directeur général, ait pitié de ce peuple.
Nous avons une bonne collaboration avec le Groupement interprofessionnel pour la filière pomme de terre du Mali (GITP). Nous leur consultons avant les importations pour faire la situation de la production locale. Nous faisons aussi avec Modibo Keita, (GDCM). Je peux dire que la première qui a fait sortir les marchandises de Modibo Keita, c’est moi.
Qu’ils sachent que c’est le seul travail, grâce à Dieu, dont nous vivons avec nos familles ; nous sommes les fils de ce pays ; nos parents sont des paysans ; nous contribuons aussi à leur développement. Nous ne sommes pas contre Modibo Keita, et nous n’avons pas dit que les produits de Modibo ne sont pas de bonne qualité, mais quand des produits ont duré dans le stockage, ils perdent forcement leur qualité.
« Nous promettons aux populations que si le gouvernement réduit les frais de dédouanement aujourd’hui même, nous, les importateurs réduiront nos prix sans calcul ». Pour Alima Diop, les importateurs donnent un mois de délai aux plus hautes autorités pour qu’elles répondent favorablement à leurs doléances… « A défaut, nous allons organiser une marche qui va regrouper toutes les femmes (Ménagères et vendeuses de légumes) du Mali ».
Drissa KEITA dit Sheva
Source: L'annonce