L’objectif est d’atteindre un taux de couverture d’au moins 70% dans le district de Bamako
La campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus « week-end 70 » a été lancée hier sous la présidence de la Première dame, Mme Keïta Aminata Maïga. La cérémonie officielle de lancement s’est déroulée à l’hôpital Gabriel Touré, en présence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique Dr Marie Madeleine Togo, du directeur adjoint de Orange Mali, Lamine Seydou Traoré et du directeur général adjoint de l’hôpital Gabriel Touré, Cheick Tidiane Sylla.
Cette campagne trouve sa justification dans l’impérieuse nécessité de sensibiliser la population sur la prévention, le dépistage et les options de traitement du cancer du col de l’utérus en vue de réduire considérablement le nombre de malades. L’objectif est d’atteindre un taux de couverture d’au moins 70% dans le district de Bamako.
Le directeur adjoint de Orange Mali a expliqué que son entreprise, consciente de son poids dans l’économie malienne, s’est engagée auprès des autorités à exercer pleinement sa responsabilité sociétale d’entreprise en entretenant des relations saines, transparentes et de confiance avec l’ensemble des parties prenantes. Cette volonté s’est affirmée depuis 2006 avec la mise en place d’une politique formalisée de mécénat sous le contrôle d’une fondation d’entreprise dénommée Fondation Orange qui finance cette campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus en partenariat avec l’Amicale des femmes de Orange Mali. Il a adressé ses remerciements à la Première dame, à l’Amicale des femmes de Orange Mali et aux partenaires techniques de la Fondation Orange. Il a réitéré leur engagement de mettre tout en œuvre avec les partenaires pour la réussite totale de cette campagne destinée à sauver des vies.
Dr Marie Madeleine Togo a relevé que les cancers, jusqu’ici considérés comme la maladie des pays développés, constituent aujourd’hui un véritable problème de santé publique pour les pays en développement. Au Mali, 2144 cas de cancers ont été colligés dans le registre de 1998 à 2002 avec une prédominance chez les femmes, des cancers du col de l’utérus (33,59%) et du sein (23%) et chez les hommes, les cancers du foie (26,6%) suivis des cancers de l’estomac (22,3%). Ces données sont fournies par les hôpitaux du Point G, Gabriel Touré, Kati et l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP).
Selon les estimations du Centre international de lutte contre le cancer (GLOBOCAN), le nombre de nouveaux cas de cancers de col attendus au Mali était pour 2012 de 1862 cas dont 1565 cas chez les moins de 65 ans et 297 cas pour les 65 ans et plus. En 2015, l’incidence prévisionnelle était de 1884 cas répartis entre 1542 cas pour les femmes de moins de 65 ans et 342 cas pour les femmes d’âge supérieur ou égal à 65 ans. Conséquence : la létalité par cancer du col passerait de 1261 décès en 2012 à 1297 décès en 2015.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a indiqué que pour faire face à cette situation, des actions concrètes de prévention et de lutte ont été menées par le gouvernement. Il s’agit entre autres, de la mise en place d’un registre national de cancer qui fonctionne depuis 1986, la création d’un service d’anatomopathologie pour le diagnostic cytologique et historique à l’Institut national de recherche en santé publique et à l’hôpital du Point G, la mise à disposition gratuite de médicaments anticancéreux à la pharmacie de l’hôpital du Point G par une subvention de l’Etat d’un montant qui a évolué de 200 millions par an en 2008 à 324.276.491 Fcfa en 2015.
Le ministre Togo a félicité Orange Mali pour son soutien constant aux activités du système de santé et assuré de l’accompagnement de son département pour que l’initiative soit couronnée de succès.
L’épouse du chef de l’Etat a déploré que malgré l’existence des moyens pour prévenir et dépister le cancer du col de l’utérus, la maladie continue de faire des ravages. Beaucoup d’adolescentes et de jeunes succombent à cette maladie, créant ainsi un déséquilibre familial, facteur inéluctable d’un déséquilibre sociétal. Elle a félicité les femmes de Orange Mali pour cette initiative et salué l’engagement du président directeur général de Orange à soutenir cette campagne. Mme Keïta Aminata Maïga a lancé un appel à tous les acteurs de la santé à œuvrer ensemble dans une synergie afin que les jeunes femmes et les filles des villes et des villages ne succombent plus à la maladie. En tant que femme et mère, elle a assuré de son engagement et de sa disponibilité à œuvrer pour relever le défi qui nécessite l’implication effective de tous.
Le directeur général adjoint de l’hôpital Gabriel Touré a assuré de l’engagement de son personnel et de l’ensemble du personnel de la santé à faire en sorte que cette campagne soit une réussite.
A. D. SISSOKO