La pose de la première pierre des locaux du Centre de santé communautaire (CSCOM) de Sansanding, plus connu sous le nom de Sinzani (Ségou), village « cousin à plaisanterie de Nyamina », a eu lieu, dimanche dernier, dans une liesse populaire. Son coût est de 1,190 milliard FCFA, entièrement financé par les ressortissants de Sinzani, Sibala et villages amis, à travers le monde. Le délai d’exécution est de 18 mois.
Placée sous l’égide du directeur régional de la Santé de Ségou, le Dr Adama Baridjan DIAKITE, représentant le ministre de tutelle, la cérémonie riche en couleurs a enregistré la présence de l’ancien ministre de l’Énergie et de l’eau, Mamadou Frankaly KEITA, natif de la localité ; d’une très forte délégation de l’Association des jeunes ressortissants de Sansanding (AJRS) en Côte d’Ivoire, dont le porte-parole, Baba DJIRE et le président de H cosmétique en Côte d’Ivoire, Mamadou HAIDARA, dit « Madou Wolo ».
On y notait également la présence des personnalités politiques, administratives et traditionnelles de Sinzani, notamment le chef de village et le maire, respectivement Bassana et Lassana KOUMA ; des honorables députés de Ségou et de Niono…
Des motifs de fierté
Selon le maire, la commune de Sansanding, située à 50 km de Ségou, compte 27 824 habitants, répartis entre 20 villages et une dizaine de hameaux. Elle dispose de deux CSCOM (Sansanding et Komola-Zanfina). L’aire de santé de Sansanding, rattaché au district sanitaire de Markala, est constituée de 10 villages et plusieurs hameaux.
Pour le maire, le présent projet, initié et financé entièrement par ses populations et principalement les ressortissants de la commune à l’extérieur et ceux de la commune sœur de Sibila, va permettre d’une part de combler le déficit en locaux, en équipements et matériels médicaux adaptés au CSCOM ; mais aussi d’assurer convenablement la couverture sanitaire en rendant les services accessibles aux populations.
Le porte-parole de l’association des jeunes ressortissants de Sansanding (AJRS) a rappelé que son organisation regroupe les ressortissants de Sansanding, de Sibila et localités voisines résidentes en Côte d’Ivoire. Aussi, a-t-il précisé, elle accueille également en son sein tous les amis de Sansanding, en particulier leurs cousins à plaisanterie de Nyamina, dont lui-même est natif.
« Oui, ce jour est un grand jour, un jour de joie, un jour d’espérance. C’est la fin d’un long cauchemar qui habite les habitants de Sansanding et des communes voisines confrontés à des difficultés d’accès à des soins de santé. Face à ces souffrances, l’AJRS a décidé de construire une infrastructure moderne pour abriter le centre de santé communautaire », a déclaré Baba DJIRE.
Mention spéciale à Frankaly et «Madou Wolo»
L’AJRS, a-t-il soutenu, fait de la promotion de l’unité, de la fraternité, de la solidarité, de l’entente, son cheval de bataille. Car sont-ils convaincus, se sont ces valeurs qui impulsent le développement de leurs localités.
Par ailleurs, dira M DJIRE, cette association félicite les jeunes pour leur engagement, remercie les femmes pour leur détermination, encourage toutes les forces vives à rester mobiliser et demande les bénédictions des chefs religieux, personnes âgées et, parents pour les accompagner dans cette noble œuvre de développement.
Tout en donnant rendez-vous pour l’inauguration du joyau dans 18 mois, M DJIRE a tenu à remercier tous les contributeurs, notamment le président de H cosmétique de Côte d’Ivoire, Mamadou HAIDARA, dit « Madou Wolo » et l’ancien ministre Mamadou Frankaly KEITA pour leurs efforts particuliers à cette œuvre.
Pour sa part, très ému, l’ancien ministre Mamadou Frankaly KEITA dira que cette forte mobilisation pour cet événement est le témoignage éloquent de l’engagement des populations et des ressortissants aux côtés des familles, à trouver des solutions pérennes aux problèmes de santé des populations de la Commune rurale de Sansanding en particulier et de tous les villages environnants en général.
En effet, est convaincu M Frankaly KEITA, le présent chantier est la réponse concrète à l’une des grandes préoccupations des ressortissants, à savoir, œuvrer à assurer l’accès aux services de soin à l’ensemble des habitants de leur commune.
Les difficultés et défis des CSCOM
Selon le directeur régional de la Santé de Ségou, de 1970 à 1988, la part du budget d’État consacré à la santé est passée de 9 % à 4 %.
Aussi, a-t-il rappelé, de 1983 à 1997, les investissements dans le secteur de santé passaient de 52 % à 9 %.
En effet, a-t-il soutenu, face à cette crise dans le secteur de la santé, les populations se sont organisées pour prendre en charge leur propre santé, à travers les centres de santé communautaires. Ainsi, au niveau de la région de Ségou, il y a eu la création de 197 CSCOM fonctionnels au 30 juin 2016.
Pour le Dr DIAKITE, bien que la santé communautaire soit une opportunité par rapport à l’accessibilité aux soins de santé et de l’amélioration de l’offre de services, elle reste néanmoins confrontée à des difficultés, à savoir : l’instabilité du personnel ; l’insuffisance du flux démographique des Associations de santé communautaire (ASACO) ; la violation des statuts ; la perception erronée des CSCOM comme solution unique de l’offre de service de santé, ce qui entraine la course effrénée de création des CSCOM préjudiciable à leur viabilité ; le non-respect des conventions signées avec les ASACO.
A son avis, face à ces difficultés, certains défis méritent d’être levés par les ASACO, notamment le financement local des activités de routine ; le paiement des cotisations de la référence-évacuation paiement ; le respect strict du schéma directeur d’approvisionnement en médicaments essentiels génériques.
Par ailleurs, le DRS, dit souhaiter vivement que le Centre de santé de référence de Markala soit associé à toutes les étapes de suivi du chantier de la une nouvelle infrastructure qui verra le jour à Sansanding, pour le respect des normes requises.
« Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, à travers la direction régionale de la Santé de Ségou, s’engage à mettre à la disposition de l’aire de santé de Sansanding un personnel qualifié, mais également l’équipement adéquat pour rendre fonctionnel le nouvel édifice dans 18 mois », a-t-t-il déclaré.
L’esquisse du futur CSCOM
Pour une superficie totale de 3 ha, la future infrastructure sanitaire sera bâtie sur plus de 2 ha par l’entreprise KOITA construction immobilière (KCI) et le contrôle technique assuré par Arc Ingénierie, pour un coût de 1,190 milliard FCFA et un délai d’exécution de 18 mois. Elle comprendra les blocs de Pédiatrie, Gynéco, opératoire, Radio-Labo-Ophtalmologie, Pharmacie et Médecine générale. A ceux-ci s’ajoutent de logements pour Médecin-chef et gardien, une buanderie, une mosquée une morgue et un parking pour 36 véhicules. Le CSCOM qui sera sur un étage à un niveau (R+1) aura une capacité de 120 lits.
Par Sékou CAMARA, envoyé spécial
Une cérémonie endeuillée
Moins d’une heure après la fin de la cérémonie, l’un des principaux contributeurs en plus de Mamadou Frankaly KEITA, Mamadou HAIDARA dit « Madou Wolo », président de H cosmétique en Côte d’Ivoire, est mort à la suite d’un accident de la circulation près de Benkèdougou, un village, situé à 47 km de Ségou. En effet, M HAIDARA était dans un véhicule V8 de location qui a fait plusieurs tonneaux suite à l’endommagement d’un pneu de devant, avant de s’immobiliser dans la broussaille.
Selon le chauffeur, sorti idem, c’est un pneu de devant du véhicule qui a éclaté et M HAIDARA ne portant pas de ceinture de sécurité a été projeté hors de l’engin.
Par SC