La 10ème session du comité de suivi de l'accord d'Alger a pris fin hier à Bamako. A l'issue des travaux, les parties ont convenu du démarrage des patrouilles mixtes le 15 août prochain avec un premier bataillon de 600 hommes déployés dans la région de Gao. La réunion de Bamako s'est aussi penchée sur la situation à Kidal, avec la mise en place d'une commission ad-hoc.
Les premières opérations de ces patrouilles mixtes devraient débuter par la région de Gao avec six cents hommes.
Elle sera élargie plus tard aux régions de Tombouctou et Kidal. Certains participants à la réunion du Comité de suivi sont réticents à cette proposition estimant que les patrouilles mixtes doivent commencer au même moment dans les trois régions. Toutefois le président du comité de suivi se félicite du consensus trouvé entre les parties sur la date de démarrage des patrouilles mixtes.
Ahmed Boutache, président du Comité de suivi de l'accord d'Alger au micro de Sékou Gadjigo :
« Dans le domaine de la sécurité le comité a salué les résultats obtenus par la commission ad-hoc mise en place par les parties chargées de réfléchir sur l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination MOC et des patrouilles mixtes.
Le comité de suivi se félicite que les parties se soient mises d'accord sur le principe d'un DDR intégré, accéléré par toutes les parties. La commission d'intégration devant préciser rapidement les critères d'application de cette mesure. Le comité a pris note du consensus sur le fait que les patrouilles mixtes devraient commencer à Gao avec un bataillon de 600 hommes à partir du 15 Août 2016 qui sera suivi progressivement par la mise en place d'autres bataillons à Tombouctou et Kidal ».
Cette 10e session du CSA est intervenue quelques jours après de violents affrontements entre groupes armés de la CMA et de la Plateforme. Les parties ont décidé de traiter cette question en marge de cette session. Pour les responsables de la CMA, il revient au gouvernement de trouver un terrain d'entente entre ces deux mouvements.
Mahamadou Djéry Maiga, membre de la CMA :
« Vous savez, la communauté internationale est là dans le cadre de l'accord issu du processus d'Alger entre le gouvernement et les mouvements. C'est quelque chose qui s'est passé dans une localité entre les fils du même pays. C'est au gouvernement de trouver un terrain d'entente entre les fils du pays, le linge sale se lave en famille. C'est pour cela que nous n'avons pas voulu importer ce problème au niveau du CSA.
La plate forme et la CMA, nous sommes d'accord que c'est une chose regrettable qui s'est passée entre nous. C'est à nous et à notre gouvernement de chercher les voies et moyens pour trouver un terrain d'entente. Maintenant on a demandé à ce qu'on diligente la mise en place du Mécanisme opération de coordination, MOC, et des patrouilles mixtes.
C'est ce qui nous permettra certainement la mise en place des autorités intérimaires dans les jours à venir. Ça c'est déjà un acquis. Il a été aussi dit qu'il faudrait des commissions tripartites, parce que le gouvernement a financé des missions pour la plateforme et pour la CMA parallèlement. Maintenant nous, nous avons souhaité que ça soit des missions conjointes gouvernement, plateforme, CMA ». Pour la Plateforme, « il est impossible d'obtenir une paix tant que la question de Kidal ne sera pas judicieusement étudiée ».
Selon Fahad Ag Al Mahmoud, membre de la Plateforme, la résolution de l'équation Kidal est la solution à tous les autres problèmes liés à la mise en œuvre de l'accord.
Fahad Ag Almahmoud, secrétaire du Gatia :
« Ce qu'il faut retenir de cette 10ème session c'est la mise en place imminente du mécanisme d'opération de coordination le MOC. Les 600 éléments de Gao qui seront mis en place, seront suivis de ceux des autres régions et des autorités intérimaires. Il convient de noter qu'on s'était entendu avec la médiation internationale que la situation de Kidal ne fasse pas objet de débat dans cette 10ème session du CSA pour que des conditions plus appropriées soient mises en places pour en discuter. Très franchement je ne pense pas qu'une quelconque solution peut être trouvée si la question de Kidal ne soit pas judicieusement étudiée et qu'une solution convenable à toutes les parties soit trouvée. La pierre angulaire de ce problème, c'est Kidal. Donc il faut trouver une solution au problème de Kidal et une solution sera trouvée pour tout le Mali ».
C'est suite aux violents affrontements à Kidal entre ses troupes et celles du HCUA, que le chef du Gatia est donc arrivé à Bamako cette semaine. El Hadj Gamou devrait entreprendre plusieurs rencontres, notamment avec les responsables de la Minusma et le Premier ministre. L'objectif de ces échanges, selon certaines sources, est de « convaincre le Gatia à se retirer de Kidal en attendant une solution consensuelle ».