Les rideaux sont tombés le dimanche, 24 juillet 2016, au Champ hippique de Bamako, au quartier Hippodrome, en commune II du District, sur le Grand Prix de la Nation. Ouvert aux meilleurs chevaux de chacune des 11 ligues de la Fédération des sports équestres du Mali, le Grand Prix de la Nation est la plus grande compétition de cette fédération. Il donne à la saison sportive toute sa dimension et sa valeur sportive à travers la remise de distinctions aux différents lauréats. Sur ce plan, la Fédération malienne des sports équestres s’est montrée très reconnaissante envers tous ceux qui l’ont soutenue durant cette saison sportive. Ainsi, des diplômes de reconnaissance ont été remis aux opérateurs économiques et leaders religieux. Il s’agit, entres autres, de Bassékou Sylla, Madjou Simpara, Aliou Badra Djigué, Seydou Nantoumé, Chérif Ousmane Madani Haïdara, Youssouf Bathily, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. L’édition 2016 du Grand Prix a aussi été pour la Fédération malienne des sports équestres l’occasion de décerner des trophées à certains lauréats de la saison équestre 2015-2016. C’est le cas de Bourama Tolo désigné meilleur jockey de la saison en cours et de Mamoutou Diarra, couronné du titre de meilleur entraineur de la saison. Cette 73ème du Grand Prix de la Nation, sponsorisée par le PMU-Mali, intervient sur fond d’un vaste chantier de rénovation entrepris par la jeune Fédération Malienne des Sports Equestres. Ces chantiers ont pour objectifs, selon son président, Mohamed Haïdara, de hisser les sports équestres au même niveau que ceux des pays de la sous région. Pour cela, a-t-il souligné, il va falloir redynamiser les ligues, augmenter le nombre de courses par réunion hippique, améliorer substantiellement les primes de chevaux, entreprendre des voyages d’études pour approfondir les connaissances en matière de sport équestre et surtout collaborer avec le PMU-Mali pour l’ouverture de paris sur les courses de chevaux au Mali à partir de la saison prochaine. Profitant de cette course, le président Haïdara a plaidé la cause des champs hippiques de Bamako, qui sont plus que jamais dans le viseur de certains prédateurs fonciers. «Une éventuelle délocalisation de l’hippodrome de Bamako nous serait vraiment dommageable. C’est pour cela que nous demandons votre intervention personnelle pour rester sur nos terres et avoir un hippodrome moderne digne de ce nom» s’est-il adressé en ces termes au Premier ministre qui présidait cette 73ème édition du Grand Prix.
Saluant le climat apaisé, qui a toujours régné durant les réunions hippiques de cette saison, le président de la ligue de Bamako, Souleymane Makamba Doumbia, a révélé que l’augmentation du nombre de chevaux (de 3 à 4 dans les catégories de courses) aux différentes réunions hippiques se justifie par l’engouement et la motivation suscités par ces compétitions.
Répondant au cri de cœur du président de la Fédération Malienne des Sports Equestres, le chef du Gouvernement a dit avoir pris bonne note. «Le président de la Fédération des Sports Equestres a demandé que ce sport soit doté d’infrastructures dignes de ce nom. Nous l’avons noté. Il y a seulement quelques jours, le Président de la République nous donnait instruction de tout faire pour que le Mali soit doté d’un champ de course à la hauteur de l’importance du rôle du cheval dans la culture du Mali et en reconnaissance de la pérennité de l’effort des uns et des autres. Cela, nous en faisons une préoccupation» a expliqué le Premier ministre.
Pour Modibo Keïta, le sport équestre est toujours considéré comme un relai entre l’homme et la nature, entre l’homme et sa culture, entre l’homme et la société en raison de son rôle et de son importance dans la société malienne.
Après ce cérémonial, le moment le plus attendu par le public, venu très nombreux à ce 73ème Grand Prix de la Nation était, sans doute, la course des chevaux. Venus de différentes localités du pays, ces chevaux ont rivalisé dans 4 catégories, sur des distances allant de 2 400 à 3 600 m selon les catégories.
Ainsi, la première course a mis aux prises 15 chevaux sur une distance de 2400 m pour une course réservée aux petits chevaux. Dans cette catégorie, c’est le cheval N°1, Cheik Tidiane Yaro de Ségou, drivé par Fousseyni Ba qui s’est imposé. Il a été suivi du cheval N°5, 15 et 3, respectivement drivés par Mohamed Dicko, Ibrahim Baradji et Bourama Tolo. Toujours dans la catégorie de petits chevaux, la 2ème course a concerné 15 autres chevaux. Le quinté de cette arrivée a donné le classement suivant : premier le cheval N°5 de Nioro su Sahel, drivé par Bourama Tolo, celui-là même qui a été désigné meilleur jockey de la saison. Il a été suivi par les dossards N° : 1 ou Al Bourak, 6 du nom de Bon patron, 4 qui se nomme Podor et Amdy le numéro 16.
Dans la catégorie des demi-cracks, ils étaient 8 chevaux à se mesurer sur une distance de 2 800 m. Dans cette course, c’est le cheval Kama de Malamine Nantoumé qui a remporté le trophée. Il a été suivi par les chevaux Jack Bauer, F16, Banamba II et Baraoueli.
Sur la plus grande distance de cette édition 2016, qui devait déterminer le meilleur cheval de l’année, 15 chevaux ont pris le départ. Après 3 600 m de course acharnée, c’est le cheval Mansur II de Nioro du Sahel, drivé par Bourama Tolo qui s’est adjugé le drapeau national en surclassant de loin les chevaux Konoba, Toguna Agro-industrie, Union et Diable rouge, respectivement 2ème, 3ème, 4ème et 5ème de ce Grand Prix 2016.
En attendant la 74ème édition, on peut tirer le chapeau aux organisateurs de l’édition 2016 et à leur sponsor, le Pari Mutuel Urbain du Mali (PMU-Mali) pour la réussite de l’évènement qui ne cesse de gagner le cœur des Maliens.
Yaya Samaké