Depuis mars 2012, le Mali vit au rythme des crépitements de Kalachnikovs et des coups de canon dans le nord. De mars 2012 à janvier 2013, il y a eu 10 sommets des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation sous régionale pour trouver une solution à l’occupation du nord du Mali par des terroristes et autres bandes armées. La démarche des Chefs d’Etat et de gouvernement de la sous régionale, avec à leur tête le Président Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao, a porté ses fruits. Dans un élan de solidarité, le monde entier s’est mobilisé pour sauver le Mali. Le 11 janvier, les soldats français en soutien aux Forces de défenses et de sécurité malienne, ont stoppé l’avancé des groupes terroristes et plusieurs villes du nord ont été récupérées ces derniers jours. Pour soutenir l’effort de guerre dans leur pays, la diaspora malienne en Côte d’Ivoire a lancé une opération de collectes de fonds le samedi 02 février 2013. M. Moulaye Haïdara, président du Comité d’organisation en donne les raisons : « Il y a une chaîne de solidarité autour du Mali pour mettre fin à l’action des terroristes.
Alors le peuple malien ne doit pas rester en marge de cette mobilisation pour sauver la mère patrie. C’est pourquoi nous avons lancé une opération de collectes de fonds pour participer à l’effort de guerre pour soutenir nos soldats et les populations déplacées. Mais également en le faisant, nous encourageons et traduisons notre gratitude au président en exercice de la Cedeao, le président Alassane Ouattara qui ne cesse d’apporter son appui avec ses pairs à la résolution de la crise malienne. Nous disons également merci à la France qui a mis fin aux mutilations et à l’humiliation d’une partie de notre population par des psychopathes. Ainsi, nous avons pu mobiliser le jour du lancement de l’opération, 15.626.500 francs (quinze millions six cent vingt-six mille cinq cents FCFA)… ». Opérateur économique de son état et vice-président du Conseil malien de Côte d’Ivoire, Moulaye Haïdara précise que l’opération de collecte se poursuit jusqu’au 25 février 2013 avec comme objectif atteindre la barre d’un milliard de nos francs pour soutenir le gouvernement malien pour faire face à cette crise aigüe.
« La libération des villes du nord est une bonne nouvelle qui enchante les populations de ces régions qui ont hâte de retourner chez elles. Cependant, une autre réalité les attend. La famine, en effet, la campagne agricole 2011-2012 n’a pas été bonne. En son temps, le Système d’alerte précoce a identifié 104 communes pour lesquelles il faudra mobiliser 45 886 tonnes de céréales pour des distributions alimentaires au profit de près d’un million sept cent mille personnes. La campagne agricole qui vient de s’achever a été marquée par plusieurs faits majeurs : une faible crue du fleuve Niger, une installation tardive des pluies, une longue période de sécheresse intervenue au cours de l’hivernage et un arrêt précoce des pluies. Cela va sans dire que les besoins des populations vont s’accroître. Surtout que les islamistes ne se retireront pas sans piller ou emporter le peu d’aliments dont elles disposaient. Après la guerre, le Mali, notamment les populations du nord, auront affaire à l’autre guerre qui se nomme la famine. Et on aura, à coup sûr, besoin d’une autre coalition internationale. Il s’agit pour nous de sonner la mobilisation pour faire face à cette situation. Comme vous le constatez, les défis sont nombreux. Et je ne doute pas du sens de solidarité et de générosité des maliens de Côte d’Ivoire et des amis du Mali et surtout de nos frères ivoiriens pour faire parler leur cœur », fait-il savoir.