La seconde autopsie réalisée mardi 26 juillet sur le corps d'Adama Traoré pour déterminer les circonstances de sa mort le 19 juillet lors d'une interpellation dans le Val-d'Oise n'a révélé aucune "trace de violences", selon le procureur de la République de Pontoise. La famille réclame d'ores et déjà une troisième expertise.
« La nouvelle expertise ne fait état d’aucune trace de violences susceptible d’expliquer le décès », a déclaré, jeudi 27 juillet à l’AFP Yves Jannier. Selon le procureur de la République, les circonstances troubles de la mort d’Adama Traoré, jeune homme de 24 ans d’origine malienne, ne pourront être éclaircies « qu’avec l’ensemble des analyses – bactériologie, toxicologie, anatomopathologie – » dont les résultats sont attendus dans « le courant du mois d’août ». « Lorsque les secours sont intervenus, la température du jeune homme était très élevée, et c’était un jour de canicule », a-t-il précisé.
Polémique
Frédéric Zajac, l’avocat de la famille a immédiatement réclamé une troisième expertise par un collège d’experts, indiquant que les conclusions ne concordaient pas, pour tenter d’expliquer la cause du décès du jeune homme. La première autopsie réalisée évoquait la présence d’une infection touchant notamment les poumons et le foie tandis que la seconde n’en relève pas.
« Comment un expert peut constater une infection sur plusieurs organes et deux autres ne le mentionnent pas ? », s’est-il interrogé avant d’ajouter que la famille a le droit de « savoir ce qu’il s’est passé ». L’avocat s’appuie en outre sur «le syndrome asphyxique» présenté par Adama Traoré et contenu dans les résultats des deux autopsies. Si le syndrome est lié à l’infection selon les constations du premier expert, la seconde expertise en revanche ne fournit aucune explication.
Bavure ?
Depuis les résultats de la première autopsie, des divergences sont apparues entre les autorités et la famille qui reste convaincue qu’Adama Traoré a été victime d’une « bavure ».
L’avocat de la famille, qui avait alors consulté le rapport définitif du médecin, concluait que ce dernier n’était pas « en mesure de se prononcer sur les circonstances de la mort » qui restent toujours inexpliquées. De concert avec la famille, Frédéric Zajac avait demandé une contre-expertise non pas dans le but de « contester la première autopsie, mais pour qu’on sache tout, qu’on arrête les fantasmes de part et d’autre ».
Mobilisations
La mort encore non élucidée du jeune Adama Traoré, d’origine malienne et résident à Beaumont-sur-Oise, avait conduit à plusieurs nuits de violences dans cette banlieue parisienne et les communes alentours, entraînant plusieurs blessés et interpellations. Entre 1500 et 5000 personnes s’étaient mobilisés vendredi à Beaumont-sur-Oise pour exiger « vérité et justice » pour Adama Traoré et crié leur ras-le-bol aux forces de l’ordre accusées d’acharnement contre les jeunes de banlieues. Parallèlement à l’enquête judiciaire, deux enquêtes dont une à la section recherche et l’autre à l’inspection générale de la gendarmerie, sont également en cours.
Plusieurs collectifs d’artistes dont le rappeur Joe
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