Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré hier, la Journée mondiale contre l’hépatite dont le thème cette année : «Connaître l’hépatite, Agir maintenant», est une invitation aux pays et aux populations à se renseigner sur les risques d’hépatite, à se faire dépister et plaider en faveur d’un accès accru au traitement et aux soins.
Cette journée, tenue à la Maison des ainés, s’est déroulée en présence du représentant du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Salif Samaké, de la présidente de SOS hépatite Mme Touré Djénébou Samaké, du chef du service gastro-entérite au CHU-Gabriel Touré, le Pr. Moussa Maiga.
L’hépatite virale, une infection du foie, provoquée par cinq virus distincts de l’hépatite (A, B, C, D et E), est un problème de santé publique très répandu en Afrique, à l’instar d’autres maladies transmissibles graves, dont le VIH, la tuberculose et le paludisme.
Les cinq virus de l’hépatite peuvent tous provoquer une maladie grave, mais le plus grand nombre de décès résulte du cancer et de la cirrhose du foie, affection dans laquelle il se produit une cicatrisation irréversible du foie. Ce phénomène survient après plusieurs années d’hépatite B ou C chronique.
En Afrique, l’hépatite B touche environ 100 millions d’individus. De même, selon les estimations, 19 millions d’adultes du continent africain souffrent d’une infection chronique d’hépatite C. Toutefois, la plupart des personnes atteintes d’hépatite virale chronique n’ont pas conscience de leur état et ne reçoivent pas de traitement approprié.
Le taux de prévalence au Mali est de 15,5%. Selon le Pr. Moussa Maiga, de janvier à aujourd’hui, le Mali a enregistré 96 cas de cancer dus à l’hépatite. Sur les 13 cas par mois, 12 meurent dans les mois qui suivent.
Pour la présidente de SOS hépatite, c’est la maladie la plus sexuellement transmissible car elle est cent fois plus contagieuse que le Sida. Ce qui lui a fait dire que la lutte contre l’hépatite mériterait davantage de moyens. C’est pourquoi elle a décrié, d’une part, le fait qu’il n’existe pas de programme national contre cette maladie et, d’autre part, la cherté des médicaments. Mme Touré a déploré aussi le fait que ces médicaments ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Elle a donc estimé qu’une subvention serait nécessaire pour la prise en charge de cette maladie.
Le directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, dans son message, « exhorte tous les États membres de la région africaine à mettre la campagne de la Journée mondiale contre l’hépatite à profit, comme une occasion vitale, pour intensifier les efforts nationaux de lutte contre l’hépatite et stimuler l’action visant à mettre en œuvre la stratégie contre l’hépatite virale ».
Il a lancé un appel au grand public pour qu’il se renseigne sur l’hépatite virale et les services de prévention et de traitement auprès de l’établissement de santé le plus proche.
Le directeur de l’OMS pour l’Afrique a aussi invité les partenaires internationaux, la société civile, les autres organismes des Nations unies et le secteur privé « à plaider en faveur d’investissements nationaux suffisants et à mobiliser des fonds extérieurs pour la riposte à l’hépatite virale dans la Région africaine ».
Pour sa part, l’OMS apportera son soutien aux États membres pour leur permettre de mettre en œuvre la stratégie de lutte contre l’hépatite en vue de s’attaquer à ce problème croissant de santé publique dans la Région.
F. NAPHO