L’opération Barkhane joue en ce moment sa survie au Mali et dans toute la zone sahélienne. C’est que des sénateurs français ont révélé l’échec de cette présence française dans la lutte contre le terrorisme. Pour ce fait, ils demandent qu’elle soit dissoute dans les forces onusiennes.
L’opération Barkhane est actuellement au centre d’une diatribe qui risque de l’emporter. En effet, six Sénateurs français regroupés au sein de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées de la France ont rendu public un rapport dans lequel ils appellent à réviser les « interventions extérieures de la France ». Ainsi, leur proposition est sans ambages : « Amélioration des conditions d’engagement et de désengagement de nos soldats, à travers une approche globale et coordonnée de nos forces. » En termes plus prosaïques, ces élus demandent l’intégration de Barkhane, de Sangaris ou autres aux forces onusiennes.
Voilà donc une position qui fera certainement tache d’huile dans l’Hexagone, dans la mesure où ces missions françaises à travers le monde sont de plus en plus décriées. Pour des observateurs français, ces missions sont coûteuses et budgétivores. Alors que leurs pays d’accueil les trouvent le plus souvent inefficaces et inadaptées dans leurs opérations. Face à ces points de vue mitigés, ces Sénateurs ont coupé court en relevant l’échec cuisant de toutes ces missions. Selon eux, malgré la présence française au Sahel depuis plus de trois ans, les terroristes continuent d’avoir pignon sur rue. Leur rapport, en son point 4, est donc formel : « Agir au sein des Nations unies en faveur de forces » Casques bleus » plus robustes et plus efficaces. »
…Et pourtant les présidents africains ne jurent que par elles
Mais le paradoxe dans cette affaire, c’est que la plupart des chefs d’États africains comptent sur les forces françaises. Pour si peu qu’un pays africain francophone est attaqué, le recours immédiat et incontournable est la France. Le 27 juillet dernier, IBK a été reçu en audience à l’Élysée pour demander le soutien de François Hollande face à la montée du terrorisme. Suite à l’attaque de Boko Haram à Bosso, en territoire nigérien, Mahamadou Issoufou est allé demander l’intervention française. Même son de cloche en République centrafricaine (RCA). C’est à croire que l’Afrique ne pourrait pas assurer à elle-même sa défense.
Fort heureusement que la coalition de la Force Multinationale Mixte (FMM) constituée des états-majors du Cameroun, du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Bénin contre Boko Haram est en train de réaliser de véritables progrès sur le théâtre des opérations face à cette secte islamiste. Les Africains se doivent donc, avant tout, de compter sur leurs propres forces avant toute aide extérieure. L’avis de ces Sénateurs français d’appeler à la dissolution des opérations françaises ne doit en aucun cas les inquiéter.