Kidal, la rebelle. Kidal, la belliqueuse. Kidal, l’indomptable. Kidal, l’exception. Kidal, la spécifique. Kidal, l’atypique. Tout ou presque a été dit à tort ou à raison sur cette ville ou d’elle. Il en sera peut-être ainsi encore pendant un bon moment. Car, Kidal se retrouve prise dans une sorte d’engrenage dont la fluctuation permanente des enjeux, fait que les tenants et aboutissants sont difficiles à cerner pour les non-initiés. Mais, Kidal ne pourra pas éternellement continuer à être “une exception” dans un ensemble environnemental en perpétuelle évolution. Tôt ou tard, les “maîtres” manipulateurs seront obligés de s’adapter aux exigences du temps. Certes, il eût les vérités d’hier. Nul ne peut également nier les vérités d’aujourd’hui. Les vérités de demain ne seront pas forcément bâties sur celles d’hier, mais très certainement, elles seront établies par celles d’aujourd’hui. Elles ont pour noms : mondialisation, globalisation, interdépendance, démocratie, droits de l’homme, décentralisation, ouverture à l’autre, intégration… Kidal ne saurait éternellement résister à ces exigences. Aujourd’hui, ce sont les frères Imghads qui “s’émancipent”. Demain, ce sera les frères Bellah, si ce n’est déjà. Après-demain, ce seront tous ces peuples, toutes ces communautés et toutes ces populations auxquelles on veut dénier le droit au savoir, à la liberté, à l’émancipation, au plein épanouissement, au respect, à la considération, au développement, en un mot au bonheur et à la dignité. Nul ne saurait empêcher cela, éternellement. Le monde évolue, mieux vaut s’adapter et évoluer avec. Sinon, le monde se fera, au besoin, sans toi et à ton détriment. Kidal ne saurait et ne pourra éternellement être “une enclave” dans la République et la Nation.
B.N. SIDIBE