À mon arrivée à Kigali aux premières heures (aux environs de 00h30) de ce 13 juillet 2016, un agent de l’immigration me souhaite la bienvenue dans le «Pays des Mille Collines et Mille sourires». Au départ, ce 18 juillet, une éblouissante hôtesse m’accueille avec une séduisante illustration de ces Mille sourires en me demandant : Comment c’était le séjour à Kigali ? «Merveilleux et enrichissant», ai-je répondu.
Oui, j’ai été charmé autant par cette beauté que le changement réalisé en 5 ans dans la capitale rwandaise où les urbanistes ont fait montre d’un génie extraordinaire : dompter un relief capricieux (Kigali est à 1400 mètres d’altitude), sans l’abîmer ! Si l’Afrique est une nuit sombre, le Rwanda est une belle étoile dans ce ciel pour nous montrer le chemin, comme le berger égaré et son troupeau. Aujourd’hui, tous les dirigeants africains devraient s’inspirer «des progrès formidables accomplis par le Rwanda en se relevant de l’une des pires tragédies que ce pays ait connues, le génocide de 1994» ! Ainsi, s’est exprimé Idriss Deby Itno du Tchad pour rendre hommage à son «ami Paul» (Paul Kagamé). C’était à l’ouverture de la 27ème session de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA).
Comme le président en exercice de l’UA, presque tous les participants à cet événement sont émerveillés pas les progrès du pays hôte. Lors de la cérémonie de clôture, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, d’Algérie n’a pas caché son admiration devant «l’œuvre de transformation socio-économique, conduite sous la houlette du président Kagamé (lire Kagamé), faisant de ce pays naguère victime du terrible génocide de 1994, un modèle de développement et de réconciliation nationale».
Faisant référence à ce génocide, «l’ami» Paul Kagamé a effectivement reconnu qu’il y a 22 ans, le Rwanda a presque «a failli être effacé de la carte du monde» à cause de la division. Une division savamment entretenue par l’Occident. «L’olivier se brise, mais le roseau plie», dit l’adage. Le Rwanda est un roseau des Milles Collines ! Un phœnix qui a su renaître des centres de cette tragédie pour panser ensemble les blessures, dans le doute, la méfiance, puis la confiance et l’unité. Ce n’est pas un miracle, comme les Occidentaux tentent de minimiser aujourd’hui, ce success story en Afrique. «Nous avons réalisé des progrès importants grâce à l’unité qui a permis de trouver des solutions innovantes aux défis et en recourant à nos propres forces et à nos propres efforts».
Dans ce pays, la paix et la réconciliation nationale, furent avant une question d’orgueil et d’honneur. En renvoyant la force de maintien de paix et les ONG, Kagamé a appris aux Rwandais à se donner la main pour faire de la synergie nationale un atout de développement afin de tourner la page du génocide. De nos jours, le sentiment d’identité nationale est visiblement plus fort et plus marqué que l’appartenance ethnique.
L’unité retrouvée comme jadis
Avant la colonisation (Allemagne puis la Belgique), la population rwandaise vivait dans une société complexe, mais égalitaire, avec une même langue et une même religion. Hutus et Tutsis pouvaient se marier entre eux. Une unité aujourd’hui retrouvée. «Nous n’avons pas de tabou par rapport au génocide, parce que, sans jamais oublier cette tragédie, nous avons réussi à tourner la page. Aujourd’hui, il n’y a ni Tutsi, ni Hutu, nous sommes des Rwandais unis sur le front commun du développement», défend Liévin, notre jeune chauffeur et guide. «Le Rwanda mérite tous les honneurs de l’Afrique, parce que les performances qu’il a réalisées en deux décennies, n’étaient pas évidents pour un pays qui a connu une tragédie comme le génocide 1994», témoigne un diplomate avec qui nous avons échangé dans les coulisses du sommet de l’UA.
À l’image de Kigali Convention Center, construit pour accueillir le 27ème sommet de l’Union Africaine, le Rwanda est solidement engagé sur la voie de la modernisation dans tous les secteurs. Ce pays fait aujourd’hui figure d’exemple pour toute l’instable région des «Grands lacs», voire du continent. En 22 ans, en plus des «Mille collines et Mille sourires», ce petit Etat (26 338 km2 pour 12 661 733 habitants en 2015) a acquis un autre atout : Pays des mille millions d’opportunités ! La «Vision 2020» (le Rwanda vise à devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2020) a vraiment été un véritable levier de l’émergence de ce pays.
À Kigali, la nouvelle vitrine d’Afrique, les bidonvilles disparaissent avec la croissance du secteur du bâtiment. De courageuses, voire audacieuses reformes économiques ont permis au pays d’accélérer les créations d’entreprises, de créer et d’entretenir les routes sans trop endommagé la forêt restante. Aujourd’hui, le pays des Mille Collines a retrouvé la stabilité politique. Les institutions internationales félicitent chaque année le Rwanda pour ses progrès dans les rangs de l’Indice de développement humain ou dans le rapport «Doing Business» de la Banque mondiale. «Le changement est rapide pour ce petit pays, touché par un des plus grands drames de l’humanité, mais aujourd’hui, à la hauteur des attentes. Reste à continuer les efforts aussi bien politiques qu’économiques», nous confie un diplomate africain croisé à Kigali.
Réconciliation et travail comme recette de l’émergence
On se rappelle aussi que lors de son arrivée à la 8ème édition du Forum du Sud en novembre 2015 à Tanger (Maroc), le président rwandais avait été chaleureusement accueilli par le fondateur des «Medays» comme le «Grand leader africain». Et Brahim Fassi-Fihri avait ajouté : «Vous avez prouvé qu’à force de travail, il n’y a pas de Nation maudite» ! «L’Afrique unie, peut s’en sortir seule… La paix est un état d’esprit et il faut être responsable lorsqu’on dirige un pays. Une croissance doit être inclusive. C’est comme ça qu’on obtient le retour de la dignité», avait répondu le président Kagamé.
«La sagesse n’est le monopole d’aucun pays… Vous, les Marocains, vous avez dû faire face à la négation de votre identité et vous avez su garder quand même cette identité en restant fiers et fidèles à vous-mêmes», avait-il ajouté. Et de conclure : «Si le Sud avait un message à faire passer au Nord, c’est qu’on doit apprendre à travailler les uns avec les autres, et non les uns contre les autres…Nous pouvons construire ensemble un nouvel ordre mondial solidaire», avait-il conclu.
Récemment, avec la stabilité politique, le PIB rwandais a augmenté de 9,9 % et l’inflation a baissé de 3,2 % et la dépréciation de la devise a été seulement de 6,5 % par an. «Ces dernières années, selon la Banque mondiale, le PIB par habitant a été multiplié par cinq. Parallèlement, ces dernières années, le taux de pauvreté a baissé d’environ 25 % et les inégalités ont été réduites», indique la Banque mondiale (BM). Depuis quelques années, l’ambition du régime de Paul Kagamé est de réussir à transformer l’économie nationale en réduisant sa dépendance (90 %) de l’agriculture en faveur d’un système moderne capable «d’accueillir les investissements, de créer de l’emploi et de nouvelles opportunités». Les ressources les plus importantes au Rwanda étaient jusque-là le café, le thé de montagne (l’un des meilleurs du monde), l’étain, la cassitérite et le pyrèthre. Le café constitue plus de 50 % de la valeur totale des exportations. Mais, le pays ne cesse d’attirer de très grands investissements privés dans secteurs comme les industries (fleurs), le tourisme, la pisciculture… Un diplomate confiait récemment à des confrères de la presse internationale que le pays est aujourd’hui à «un tournant» de son histoire, en faisant allusion à ce que les Occidentaux qualifient de «libertés sacrifiées» au profit de la sécurité, de la stabilité et du développement . Mais, visiblement ce sacrifice est un choix assumé par les Rwandais qui le préfèrent certainement à la dépendance totale des puissances extérieures condamnant à la misère la majorité d’entre eux. Un sacrifice à la hauteur du défi relevé, car peu de gens auraient parié qu’après l’épouvantable tragédie de 1994, le Rwanda pouvait se relever pour être une plaque tournante et un symbole de cette Afrique qui se réveille, lentement mais sûrement !
De la Can U17 au sommet de l’UA
Mon premier séjour au Rwanda remonte à janvier 2011, avec la 7ème édition de la CAN des Cadets. À l’époque, Hamane Niang (actuel président de FIBA-Afrique) était ministre de la Jeunesse et des Sports. Basé à Gisenyi (frontière avec la R.D. Congo), le Mali avait été éliminé dès le premier tour battu par la Côte d’Ivoire (1-2), la Gambie (0-1) et la République du Congo (1-2) au Umuganda Stadium de Gisenyi. En finale, le Burkina Faso avait battu le Rwanda par 2-1. Ainsi, le Burkina Faso, le Rwanda, le Congo-Brazzaville et la Côte d’Ivoire s’étaient qualifiés pour la phase finale de la Coupe du monde de la catégorie au Mexique. Cinq ans après, c’est une autre Kigali que je découvre. Les grands chantiers ouverts à l’époque ont produit l’effet esthétique faisant de cette capitale l’une des vitres de l’Afrique. Et le Rwanda est train de devenir un grand carrefour qui accueille de grandes compétitions sportives comme le CHAN de 2015… Et depuis quelques jours, l’Afrobasket U18 du 22 au 31 juillet 2016. C’est vous dire que ce petit pays, longtemps menacé par l’instabilité liée à une stérile rivalité entretenue par la France et ses alliés, se développe dans tous les domaines. Un développement intégré, durable !
La belle réalité de la parité, recette de l’émergence socio-économique
Le Rwanda a le Parlement qui compte le plus de femmes au monde ! L’émancipation féminine, la parité, l’équité genre…ne sont pas à l’apanage du seul Occident. Alors que les femmes peinent encore à trouver leur place dans les Parlements, même en Occident dont les décideurs et Ong sont pourtant très critiques, à l’égard de l’Afrique, le «Pays des Mille collines et Mille sourire» fait figure d’exception. Avec plus de 63 % de femmes à la Chambre des députés, le pays est en tête du classement mondial. En effet, sur les 80 sièges que compte le Parlement rwandais, 51 sont occupés par des femmes. Les dernières élections législatives de 2013 n’ont fait que renforcer la place de la femme dans cet hémicycle. Le Rwanda est depuis 2008 au premier rang du classement mondial de l’Union interparlementaire (IPU) des femmes au Parlement. Loin d’être un fait du hasard, cette performance découle aussi d’une prise de conscience, d’une réalité démographique liée à la tragédie du génocide 1994 qui a fait au moins 800 mille morts. Le Rwanda a, par la suite, adopté une série de lois favorisant la parité. Adoptée en 2003, la nouvelle Constitution inscrit comme principe fondamental l’égalité hommes femmes avec «l’attribution d’au moins 30 % des postes aux femmes dans les instances de prise de décision de l’Etat». Le système électoral respecte ce quota et attribue 24 sièges à des femmes choisies sur des bases non partisanes, par des collègues et conseils aux niveaux local et national. Au-delà de ce système électoral spécifique, notent des observateurs, les femmes rwandaises ont «réussi à s’imposer sans aucune aide». Lors du dernier scrutin, elles ont réussi à se faire entendre et ont conquis 27 des 53 sièges attribués au suffrage universel. Les femmes représentent les deux tiers de la population rwandaise. Depuis la fin du génocide, elles s’imposent à des postes clés de la société et jouent un rôle majeur dans la transformation du pays. Avant le génocide, 55 % des femmes rwandaises étaient illettrées (pour 48 % des hommes) et beaucoup d’entre elles sont devenues des proies faciles pour une implacable campagne de propagande.
Aujourd’hui, les femmes et les jeunes filles rwandaises comptent l’un des taux d’alphabétisation les plus élevés d’Afrique, 61 %. Filles et garçons vont à l’école à peu près dans la même proportion, environ 70 %, alors qu’avant le génocide les garçons y étaient neuf fois plus nombreux que les filles. Près de la moitié des diplômés de l’Université sont des femmes, contre 6 % il y a seulement dix ans. Et pour la première fois, les femmes ont le droit de propriété grâce à une loi votée en 1999 par le Parlement national. Auparavant, elles ne pouvaient garder ni leur maison, ni même leurs enfants après la mort de leur mari ou d’autres hommes de la famille. «Le Rwanda est dans une situation unique au monde», affirmait récemment à la presse Barbara Ferris, fondatrice et présidente du Centre international des femmes pour la démocratie. Une organisation qui apprend aux femmes à participer à la vie politique dans les démocraties émergentes. «Si les femmes rwandaises en sont arrivées là, c’est en partie grâce à une redéfinition légale de leur rôle… Il est logique que les femmes assument des responsabilités officielles. De façon informelle, ce sont déjà des dirigeantes. Elles veulent ce que toutes les femmes veulent pour leurs enfants : une vie meilleure, l’accès à l’éducation, de la nourriture sur la table et un toit pour les abriter. S’il faut pour cela qu’elles entrent en politique, elles le feront», a expliqué Barbara Ferris.
Le président Paul Kagamé est l’un des grands artisans de cette avancée. «Aujourd’hui, nous voulons encourager les femmes à prendre des responsabilités et pas simplement à se tourner vers les hommes. Nous savons, en notre âme et conscience, que des femmes peuvent atteindre de hauts niveaux de responsabilité… Elles prennent maintenant conscience de leur rôle. Il est convaincu que cette prise de pouvoir par les femmes est un impératif», a défendu le Chef de l’Etat rwandais dans une interview sur la question.
«L’Afrique se lève et elle peut aller de l’avant grâce à nos peuples, à notre jeunesse et à nos femmes… Notre tâche est de les aider à porter cette Afrique très haut», avait également souligné M. Kagamé à l’ouverture du 27ème Sommet de l’UA, dans sa capitale. Il se dit convaincu que le continent n’atteindra la vitesse de croisière dans son développement que lorsqu’on accordera toute l’importance requise aux droits de la femme. «Sans la solidarité entre les hommes et les femmes, nous ne pouvons pas réussir», a-t-il conclu. Et ce qui est davantage réconfortant, constatent des observateurs, c’est que les Rwandaises sont en train d’apprendre à se servir de leur nouvelle autorité pour améliorer leur sort et celui de leurs enfants. Donc, assurer au Rwanda un avenir radieux, dans la paix et l’unité !
La vitrine de l’émergence
Le Complexe «Kigali Convention Center» est l’un des projets les plus importants du développement de pays d’Afrique centrale. En début juillet 2016, il a été inauguré par le président Paul Kagamé pour abriter les travaux du 27ème sommet de l’Union africaine. Ce joyau architectural offre des conditions optimales pour les événements régionaux et internationaux, tels que les conventions, les expositions, les festivals et les productions culturels. Avec une superficie nette de 32.200 m2, ce complexe propose un centre d’affaires et de loisirs où de nombreux événements pourront être accueillis dans un espace de conférences et de salle de spectacles. Différents établissements de restauration, de commerce et d’autres services (téléphonies, artisanat, pharmacopée…) étaient sur place pendant le sommet que le Centre abrité du 10 au 18 juillet 2016. «Kigali Convention Center» est doté d’une «ARENA» de 1.250 m2 qui a notamment abrité les cérémonies d’ouverture et de clôture de la 27ème session de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. Conçue comme une salle multifonctionnelle, cette arène est située sous un impressionnant dôme. Le couvercle translucide du dôme reflète sur l’extérieur des scénarios et des illuminations qui sont partagés avec l’ensemble de la ville.
En juin 2015, c’est une Société turque, «Firm-Summa», qui a repris et bouclé les travaux de construction. Le «Kigali Convention Center» comprend aussi le Radisson Blu de Kigali, un hôtel 5 étoiles de 292 chambres réparties sur six étages. Il est aussi doté d’un parc de bureaux réservés à la technologie de l’information et une splendide salle de conférences et de spectacles pouvant accueillir jusqu’à 2.600 personnes.
«L’IT-Office-Park» répond à toutes les exigences d’un centre d’affaires offrant une fonctionnalité parfaite dans un endroit attrayant pour les clients et le personnel. Il se compose de cinq bâtiments individuels, chacun avec quatre niveaux. Les espaces entre les immeubles de bureaux sont couverts par un toit partiellement translucide. Sans compter les nombreux salons VIP. Réalisé à près de 300 millions de dollars, ce complexe ultra moderne est situé à Kigali, dans le quartier de Kimihurura. Le Kigali Convention Center est sans doute l’emblème de Kigali, la vitrine du Rwanda émergeant. La construction de cet immense complexe a été retardée à plusieurs reprises pour diverses raisons.
Kagamé, un Rebelle bâtisseur !
Les Rwandais ont voté massivement, les 17 et 18 décembre 2015, en faveur d’une révision de la Constitution permettant au président Paul Kagamé de se présenter pour un nouveau mandat et de, potentiellement, rester aux commandes de son pays jusqu’en 2034. Quelques 6,4 millions de Rwandais avaient été conviés à répondre par «oui» ou «non» à la question : «Êtes-vous d’accord avec la Constitution de la République du Rwanda telle que révisée pendant l’année 2015» ? Divers articles ont été modifiés en novembre 2015 par le Parlement. Mais, les deux changements cruciaux concernent les nouveaux articles 101 (le précédent limitait à deux le nombre de mandats présidentiels) et 172 qui autorisent potentiellement M. Kagamé à se maintenir au pouvoir pendant dix-sept ans supplémentaires.
Le général Paul Kagamé est arrivé au pouvoir en avril 2000. Mais, en réalité, il est l’homme fort du pays depuis juillet 1994, après que le Front patriotique rwandais (FPR) avait chassé de Kigali les extrémistes hutu et mis fin au génocide qu’ils avaient déclenché trois mois auparavant (800 000 morts, essentiellement membres de la minorité tutsi). Elu en 2003 et réélu en 2010, avec plus de 90 % des voix à chaque fois, Paul n’a pas encore clairement dit s’il se représenterait en 2017. Il avait indiqué que sa décision dépendrait des résultats du référendum. L’ampleur du vote en faveur du «oui» est un plébiscite qui devrait l’inciter à se présenter à nouveau. Cette révision constitutionnelle a fait l’objet de critiques virulentes des partenaires internationaux du Rwanda, notamment les Etats-Unis en tête, qui ont appelé le président Kagamé à quitter le pouvoir en 2017. «Le président Kagamé qui, à bien des égards, a consolidé et développé le Rwanda, a maintenant une occasion historique d’entériner son bilan en honorant son engagement de respect des limites de mandats fixées lors de sa prise de fonction», écrit la Maison blanche dans le communiqué publié le 19 décembre 2015. Les sentiments des Rwandais envers leur président est souvent difficiles à déchiffrer. Autant ils lui reconnaissent d’avoir réussi à sortir le pays du chaos du génocide, autant ils ne sont pas négligeables ceux qui souhaitent aussi le voir passer la main pour «donner à d’autres l’opportunité de faire leur preuve». «Kagamé (Paul) gère le Rwanda comme un homme jaloux avec sa femme», explique une jeune opératrice économique du pays. Comme elle, de nombreux interlocuteurs pensent que leur président n’a nullement envie de «s’accrocher au pouvoir», mais, face à la «fragilité des acquis», il «a peur» que le «Rwanda ne se retrouve dans les mains de quelqu’un qui peut le ramener à la case-départ, en cédant notamment à la séduction et à la pression de l’Occident».
Le Rwanda est une République basée sur le système présidentiel. Le président est élu au suffrage universel. Le pouvoir législatif revient à la Chambre des députés et au Sénat. À noter que le Parlement rwandais est le premier au monde à afficher mieux qu’une parité hommes-femmes. En effet, l’Assemblée a compté jusqu’à 56 % de femmes députées !
Dossier réalisé par Moussa BOLLY,
Envoyé spécial au 27ème sommet de l’Union à Kigali