Le roi Mohammed VI du Maroc a tenu un discours télévisé à l’occasion du 17ème anniversaire de la fête du trône au cours duquel il a abordé de nombreux thèmes dont l’épineux dossier du Sahara occidental. Pour Sa Majesté, le Maroc, malgré sa récente décision de réintégrer l’Union africaine (UA) ne signifiait pas le renoncement du royaume à ses droits sur le Sahara occidental.
Le Royaume du Maroc a célébré le samedi 30 juillet 2016, le 17ème anniversaire de la Fête du trône. Une occasion pour Sa Majesté le Roi Mohammed VI de s’adresser au peuple. Dans un discours télévisé, le roi a abordé plusieurs questions, entre autres, les réformes politiques profondes, les chantiers économiques majeurs et les projets de développement humain qui ont changé la physionomie du Maroc. Le sujet dominant a été la question du Sahara occidental.
Parlant des réformes politiques majeures qui ont d’ailleurs marqué un tournant décisif pour remettre les choses à leur place, le Maroc passe désormais d’une étape où les partis se servaient des élections comme mécanisme d’accès à l’exercice du pouvoir, à une autre étape où le dernier mot revient au citoyen qui doit assumer ses responsabilités pour ce qui est de choisir les élus et de leur demander des comptes.
C’est le citoyen, et non les partis et les candidats, qui est l’élément le plus important de l’opération électorale. Il est la source du pouvoir qu’il leur délègue. Il a aussi le pouvoir de leur demander des comptes ou de les remplacer en fonction de leur prestation pendant la durée de leur mandat.
Dans ce cadre, le Roi a lancé un appel à tous les électeurs pour qu’ils gardent à l’esprit l’intérêt de la Nation et des citoyens au moment du vote, loin de toute autre considération, de quelque nature qu’elle soit.
Aux partis politiques, il leur a demandé de présenter des candidats remplissant les conditions de compétence et d’intégrité, et animés par le sens des responsabilités et le souci de servir le citoyen.
Le nouveau concept d’autorité qui signifie l’interpellation et l’exigence de reddition des comptes, doit se fonder aussi sur la lutte contre toutes les formes de corruption : dans les élections, l’Administration, la Justice, etc. Le manquement au devoir est aussi une forme de corruption.
”Si nous sommes en droit d’être fiers des acquis engrangés en matière de développement, tous les acteurs des secteurs public et privé doivent, néanmoins, redoubler d’efforts pour hisser le Maroc à un nouveau seuil de progrès parmi les pays émergents dont nous avons défini auparavant les caractéristiques”, a déclaré M6.
Pour sa part, le Roi s’est engagé à œuvrer avec volonté et détermination, à garantir la sécurité et la sûreté des Marocains, à préserver la stabilité du pays et à maintenir l’ordre public. Dans ce sens, il a salué l’efficacité qui caractérise les actions menées par les Services de sécurité pour anticiper et mettre en échec les complots terroristes qui tentent désespérément d’effrayer les citoyens et de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public.
En effet, le Maroc est un partenaire efficace dans la lutte anti-terroriste, que ce soit au niveau de la coopération sécuritaire avec un certain nombre de pays frères et amis ou à travers son modèle singulier en matière de gestion de la question religieuse. C’est pourquoi il a co-présidé avec les Pays-Bas le Forum mondial de lutte contre le terrorisme.
La question du Sahara occidental a dominé la politique extérieure du discours du Roi Mohammed VI. Une diplomatie qui s’appuie sur la diplomatie de la parole et de l’acte, tant sur le plan de la défense de la marocanité du Sahara que pour la diversification des partenariats ou de l’implication dans les questions et les problématiques internationales d’actualité.
Si certains ont tenté de faire de 2016 ” une année décisive “, le Maroc a, pour sa part, réussi à en faire ” l’année de fermeté ” concernant la préservation de son intégrité territoriale. En effet, fort de notre foi en la justesse de notre cause, le Royaume fait face, avec la plus grande fermeté, aux déclarations fallacieuses et aux agissements irresponsables qui ont entaché la gestion du dossier du Sahara marocain”, a dit M6.
”Nous avons pris les mesures qui s’imposaient pour stopper ces dérapages périlleux. Nous continuerons à défendre nos droits et nous prendrons les mesures nécessaires pour contrer tout dérapage à venir. Nous ne céderons à aucune pression ou tentative d’extorsion dans une affaire qui est sacrée pour tous les Marocains”, a-t-il encore souligné.
La décision du Maroc de réintégrer sa famille institutionnelle africaine ne signifie en aucune manière le renoncement du royaume à ses droits légitimes ou la reconnaissance d’une entité fictive dénuée des attributs les plus élémentaires de souveraineté “, a-t-il déclaré en référence au Sahara occidental, contesté par le royaume et les indépendantistes du Front Polisario.
Cependant, “le Maroc restera ouvert et constamment disposé au dialogue constructif pour parvenir à un règlement politique définitif de ce conflit artificiel”, ajouta-t-il.
A cet égard, il a invité à nouveau tous les citoyens à rester vigilants et mobilisés pour contrecarrer les manœuvres des adversaires du Maroc, rendus enragés et fous furieux par le développement et l’essor que connaît le Sahara marocain.
Le retour du Maroc à sa place naturelle traduit sa volonté de défendre ses intérêts et ceux de l’Union africaine, et de renforcer les domaines de coopération avec ses partenaires, tant au niveau bilatéral que régional.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a émis les vœux de voir que tous les Marocains, où qu’ils soient, dans les villages comme dans les villes, ou dans les régions enclavées et éloignées, puissent mener une vie digne au présent, envisager l’avenir avec sérénité et confiance, vivre dans la sécurité et la stabilité constantes, en gardant à l’esprit que la jouissance des droits va de pair avec l’accomplissement des devoirs. Car, pour nous, le développement se fonde sur la complémentarité et l’équilibre entre les dimensions économique, sociale et environnementale, a indiqué le Roi dans son discours à l’occasion de la fête du trône.
Au Mali aussi C’était la fête
Maliens et Marocains s’étaient donnés rendez – vous à l’hôtel Radisson Blu, le samedi 30 juillet à midi. Autour de l’ambassadeur marocain, M. Hassan Naciri, l’on pouvait noter la présence de l’ancien Président de la République du Mali, Pr Dioncounda Traoré, des anciens Premiers ministres Modibo Sidibé, Ahmed Mohamed AG Hamani, Moussa Mara. Bien sûr, les membres du gouvernement actuel, Abdramane Sylla, Housseini Amion Guindo, Ramatoulaye Diallo, Salif Traoré. Des responsables d’Institutions de la République, de la Société Civile, Amis et sympathisants du Maroc étaient de la fête.
La communauté marocaine n’était pas en reste.
Occasion pour M. Hassan Nacini de magnifier les liens séculaires existant entre le Mali et le Maroc. Le diplomate a ensuite passé en revue les progrès enregistrés par son pays dans divers domaines de la vie. Le retour annoncé du Maroc dans la grande famille africaine, avec le soutien affiché de 28 Chefs d’Etat, et la tenue prochaine de la conférence mondiale sur le climat, COPP 22 à Marrakech, ont retenu l’attention du public.
Pour ce faire, le ministre des Maliens de l’Extérieur du Mali, Abdrahamane Sylla a réitéré le soutien de son pays.
Notons que la fête coïncidait cette année avec le dix – septième anniversaire de l’accession de SM le Roi Mohamed VI au trône. Les invités ont ainsi déjeuner tout en faisant de larges bénédictions au Souverain.
B.Koné