La saga des anarchistes de la République, regroupés au sein de la Coalition des organisations patriotiques du Mali (COPAM) a atteint son paroxysme avec la désignation comme Président de la Transition, en dépit de tous les accords récents, du Capitaine Amadou Aya Sanogo. Celui-ci devrait même être installé à Koulouba ce vendredi.
La Coalition a informé ses militants de cette décision hier, au cours d’un meeting au Stade Omnisports Modibo Kéita, car c’est la principale résolution de la Convention nationale souveraine qu’elle a organisée durant deux jours à Bamako. Dans l’entendement de la COPAM, le Capitaine Sanogo devrait donc prendre en mains les destinés du Mali, en lieu et place de Dioncounda Traoré, choisi par le CNRDRE et les médiateurs de la CEDEAO, à la suite de concertations qui ont duré assez longtemps.
La COPAM, née au lendemain du Coup d’Etat, avait protesté contre cette décision, arguant qu’elle avait été dictée à notre pays par une organisation ouest africaine étrangère, dont le Mali est pourtant membre depuis sa création, ayant même participé à des opérations militaire sous l’égide de la CEDEAO dans des Etats-frères. L’image de notre pays, déjà considérablement ternie, noircit encore plus avec cette péripétie, qui tend à nous isoler totalement de la communauté internationale.
Mais Oumar Mariko et ses amis de la COPAM entendent bien fermer les yeux sur la réalité et se lancer dans une aventure dont ils savent pourtant qu’elle ne va aboutir à rien de bon. Notre pays est déjà sérieusement mis en difficulté par une rébellion, qui occupe les deux tiers de notre territoire, mais les responsables de la COPAM ne semblent pas avoir de souci pour le Nord Mali. Pourtant, le seul combat qui vaille d’être mené aujourd’hui, pour le bien du Mali, c’est de faire en sorte que le Maliba retrouve son intégrité territoriale et déloge de son territoire les bandits armés et les Jihadistes qui en ont fait leur terreau.
Si la COPAM est vraiment une organisation patriotique, elle se doit de se départir des considérations personnelles et faire l’union sacrée autour des autorités choisies par le CNRDRE et la CEDEAO pour sortir le Mali de l’impasse actuelle. Pour rappel, la COPAM est l’une des premières organisations à avoir soutenu la junte militaire qui a mis fin au régime d’ATT. Qu’est-ce qui lui permet de remettre en cause, aujourd’hui, un accord signé par les militaires qu’elle a félicités? Est-ce le fait de n’avoir pas eu sa part dans le partage du gâteau?
Outre la désignation du Capitaine comme président de la transition, la convention organisée par Mariko et ses amis a désavoué le statut d’ancien Chef d’Etat acquis au forceps par Sanogo. Elle a également décidé de la mise en place d’un Conseil national de transition pour le changement (CNTC), composé de civils et de militaires, qui devra remplacer l’Assemblée nationale, et donc voter les lois et tenir tous les rôles assignés aux députés. Mariko et ses collègues ont aussi décidé de mettre en place un nouveau gouvernement, avec un nouveau Premier ministre, pour une transition d’une durée de deux ans. Qui vivra verra vendredi et ce qu’il adviendra de ces décisions!