Le Mali se bat contre le terrorisme qui menace son intégrité territoriale. Un cas qui après avoir pris corps et racines à travers des groupes de bandits dans le nord du Mali depuis belles lurettes, a senti l’inquiétude du monde entier en ces derniers temps. La communion pour la cause. Une feuille de route d’orientation. Il faut un Mali nouveau. Des conditions sine-qua-non s’imposent : les moyens (humains et matériels) pour combattre le terrorisme ; régler le cas MNLA ; faire la reddition des comptes de l’ère démocratique ; reformer l’armée nationale ; éduquer le citoyen malien et organiser des élections présidentielles transparentes.
La lutte contre le terrorisme
Le Mali depuis l’avènement de son indépendance est victime d’un système de révolution animé au départ par des dissidents nordistes pour déstabiliser l’élan de développement de cette nouvelle nation qui venait de recevoir un coup dur après l’éclatement de la fédération du Mali (Mali-Sénégal). Les régimes socialiste ou communiste et celui de la dictature en ont fortement combattu l’idéologie. Mais sans succès souhaitable même s’ils ont pu atténuer son extension.
Un facteur qui apporte un coup dur à l’ère démocratique. Le groupuscule qui a gagné l’adhésion de nombreux éléments, la plus part des nordistes pour des raisons de l’insouciance de Bamako pour le développement de leur zone s’enracine solidement et résiste malgré des divisions divergentes en son sein qui aboutissent à l’éclatement du groupe. Ce même Iyad, chef d’An Sardine qui prétend lutter pour l’application de la charia au Mali fut l’homme de l’époque avec son mouvement chef de file des autres appelés Mouvement Populaire pour la Libération de l’AZAWAD (MPLN).
Des accords furent signés entre le gouvernement du Mali et les groupes rebelles par le biais de l’Algérie. Et aboutissent à la flamme de la paix en 1997. De là, au lieu que la paix sociale s’instaure, le cauchemar s’intensifie jusqu’en 2011, où malgré la consolidation des accords par ATT, la révolution prend une nouvelle dimension. Plus question de rebelles(MNLA) mais des terroristes(AQMI) et des soi disant djihadistes (An Sardine) qui prétendaient lutter au nom respectivement de l’indépendance de l’AZAWAD et pour l’application de la Charia au Mali tout entier.
L’intention exécrable a été enterrée grâce l’intervention des troupes françaises quand l’ennemi était aux portes de Sevaré. A partir de là, la contre offensive se manifeste, le monde entier se mobilise autour de la France et la Mission Internationale de Soutien au Mali se concrétise. L’ennemi a été repoussé hors des grandes villes qu’il occupait, mais la guerre n’est pas encore gagnée. La phase cruciale est la traque des terroristes qui se sont retranchés dans les montagnes de l’Adrar des Ifoghas. Un nombre considérable de terroristes s’y trouve. Car ils étaient estimés à plus de 4000 et l’opération SERVAL n’a exterminé qu’une centaine. Donc beaucoup reste à faire. Et la France envisage de responsabiliser les Africains afin de se retirer. Est-ce que le moment est propice ? Vu que la même menace est toujours présente.
Le cas MNLA
Le cas du Mouvement National pour la Libération de l’AZAWAD (MNLA) est une situation plus préoccupante de nos jours. Son retour inattendu dans la danse en prenant position dans la ville de Kidal et ensuite Ménaka pour une histoire de sécuriser les personnes et leurs biens.
La France n’a pas accepté de toucher à ce groupe dans son opération de bombardement aérien contre les positions des ennemis au nord. Le MNLA est jugé être composé de citoyens maliens. Donc pour la France Bamako doit ouvrir la négociation. Oublie-t-elle que c’est ce groupe qui a ouvert les entrailles du nord au bénéfice des terroristes ? Même si Dioncounda et Blaise Compaoré se disent prêts à engager la négociation, les populations du Mali et singulièrement celles du nord ne veulent pas entendre parler de ce groupe et le traitent au même pied d’égalité que les autres à combattre.
Les populations du nord ne semblent pas être prêtes à les accepter. Il faut les combattre ou les désarmer et les remettre après des enquêtes à qui de droit pour des exactions qu’ils ont commises.
Malgré ces voix, la France ne pipe mot. Et compte même se retirer de la scène au mois de mars. L’ambiguïté qui s’installe à nouveau par rapport à ce sujet est importante et mérite d’être élucidée. La France le fera avant son retrait. Sa résolution serait le mieux. Car la MISMA ne sera pas prête de s’associer avec un autre groupe de défense en dehors de celui reconnu par la République du Mali.
La reddition des comptes
Elle s’avère au regard des faits indispensable aujourd’hui. Car c’est la dégradation du système de gouvernance qui nous a conduits dans ce ravin. L’ère démocratique qui a été un coup de massue pour l’armée nationale. A son instauration, après la chute du régime dictatorial, tous les armements de combats que le Mali avait ont disparu. Avec l’idéologie de ne plus être victime d’une menace, l’Etat sabote tout. Des engins seraient même faits en pièce détachées et vendus à la République populaire de Chine. Et en plus s’en suit la flamme de la paix à l’occasion de laquelle le peu d’armements que le Mali avait a été brulé au nord pour la cessation de la guerre entre les rebelles et l’armée nationale.
A l’époque ces dirigeants oubliaient qu’il n’y a pas d’Etat fort sans une armée forte ? Pas du tout puisque avant et après cette flamme de la paix, l’Assemblée Nationale continue à voter la part de l’armée dans le budget national. Un budget de l’armée qui a toujours été au delà de 30 milliards. Les citoyens pensaient que l’armée absorbait ce budget, mais tout à fait le contraire avec le déclenchement de la crise au nord du Mali. L’armée n’est pas mieux équipée pour faire face à l’ennemi. Donc où sont allés ces milliards votés au nom de l’armée pendant vingt ans ? Les politiques ont leurré pendant tout ce temps le peuple ? Le sujet est d’une importance capitale. Car aujourd’hui nous parlons d’aller vite aux élections. Pouvons-nous aller aux élections sans éclaircir certains points qui nous ont entraînés dans ce chaos ? Pas question. Qu’ils nous rendent compte de la gestion des vingt dernières années.
La reformation de l’armée
L’armée malienne doit être reformée. Cet échec face à l’ennemi prouve à suffisance son état de dégradation. Pas de moral ni de volonté. Car cette profession noble était devenue un moyen d’offrir du boulot à son enfant ou à son proche sans tenir compte de l’aspect de défense de la nation. Le recrutement par relation et non par vocation. Ce qui a fait qu’elle regorge à son sein n’importe quel type d’hommes.
Des puissances mondiales se sont engagées. Donc après l’intégrité territoriale du pays, et la traque des djihadistes, il faut qu’elle soit en mesure d’assurer sa mission régalienne.