«Le Mali sera ce que nous voulons qu’il soit». C’est par cette déclaration que Hammadoun Amion Guindo, Secrétaire général de la CSTM et Président de Coordination, a ouvert la convention de la COPAM, le lundi 21 mai dernier au Centre international de conférences de Bamako. Objectif : choisir un Président pour la transition et en même temps déterminer la durée de celle-ci.
Cela fait un certain temps que la CEDEAO et les pros CNRDRE sont à couteaux tirés concernant la nomination du Président de la transition. Non contente du choix porté sur Dioncouda Traoré par la CEDEAO, pour diriger une transition pour une durée d’un an, la COPAM a battu le rappel de ses membres pour une Convention nationale souveraine, du 21 au 22 mai au CICB. Elle était placée sous la haute présidence d’Hammadoun Amion Guindo, entouré des responsables de la COPAM, dont Dr Oumar Mariko, Pr Younouss Hamèye Dicko, Me Mamadou Gakou, Soufi Bilal, Dr Adama Traoré et Pr Rokia Sanogo.
La confirmation du Pr Dioncouda Traoré comme Président de la transition la semaine dernière n’était pas faite pour arranger la situation au niveau de la COPAM. C’est donc très tôt dans la matinée du lundi 21 mai que des milliers de membres de cette coalition avaient pris d’assaut le CICB. Une première tentative de procéder à l’ouverture de la convention fut d’ailleurs impossible, puisque la salle Djeli Baba Cissoko, qui n’a qu’une capacité d’accueil de 1 000 places, ne put contenir cette véritable marée humaine. Il était initialement prévu que seuls 500 délégués devaient prendre part à la rencontre. Tout le monde fut donc prié de vider la salle et l’ouverture remise à plus tard.
Ce fut aux environs de 12 heures que le Président de la COPAM, Hammadoun Amion Guindo a affirmé que tous les Maliens avaient conscience de la situation qui prévaut aujourd’hui au Mali. Il a rappelé qu’en mars 1991 les Maliens ont posé les bases d’une démocratie et que 20 ans après, le peuple vient de se réveiller brutalement, à la faveur d’un coup d’Etat, pour constater les conséquences de la mauvaise gestion des affaires publiques.
Après avoir rappelé le préambule de la Constitution du Mali de 1992, Hamadoun Amion Guindo, a rappelé que dans notre pays, considéré comme un modèle de démocratie, «nous devons nous interroger sur ce qui nous est arrivé. Nous devons faire l’Etat de la nation, situer les responsabilités pour ne plus tomber dans les même travers ». Avant de conclure «le Mali ne sera que ce que nous voulons qu’il soit ». Pour sa part, Karamoko Bamba, Président du Mouvement N’Ko, a rappelé que le Mali était une vieille nation en Afrique. «Il faut que les Maliens acceptent de se parler, pour se dire la vérité afin de construire leur pays dans la justice, la solidarité et dans l’honnêteté. Ne mettons pas notre cœur en avant, mais soyons aptes à de grandes réflexions, parce que les moments sont très difficiles pour notre pays», a-t-il déclaré.
Les travaux se sont poursuivis en atelier jusqu’aux environs de 22 heures dans la nuit du mardi 22 Mai, et se sont terminés par une Déclaration. Ce que l’on peut retenir, c’est la volonté des participants à la convention de voir le Pr Dioncounda Traoré quitter la présidence de la République. Ils estiment que c’est au Capitaine Sanogo, du CNRDRE, de diriger la transition.