Des soldats français et tchadiens sont arrivés jeudi soir à Aguelhok, à 160 km au nord de Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, le dernier fief des groupes islamistes armés.
«Des militaires français et tchadiens ont quitté Kidal et patrouillent actuellement à Aguelhok», a déclaré le capitaine Aliou Touré, de l’état-major de l’armée malienne. Une information confirmée par un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal : «Les soldats français et tchadiens sont partis en nombre par la route. Ils sont arrivés à Aguelhok et vont ensuite se diriger vers Tessalit», a précisé cette source.
Les régions d’Aguelhok et de Tessalit, à 200 km au nord de Kidal, tout près de l’Algérie, sont la cible depuis plusieurs jours d’intenses frappes aériennes françaises, visant des dépôts logistiques et des centres d’entraînements des groupes islamistes, selon le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burkhard. Aguelhok et Tessalit se situent dans le massif des Ifoghas, vaste zone de montagnes et de grottes où, selon des experts et des sources de sécurité, une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes se sont réfugiés.
Les sept otages seraient détenus dans cette zone
Parmi eux, se trouveraient l’Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), un ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal qui connaît parfaitement la région. C’est aussi dans cette région que les sept otages français au Sahel seraient détenus.
Les forces françaises ont repris le week-end dernier le contrôle de l’aéroport de Kidal, à 1.500 km de Bamako, ancien bastion islamiste, où quelque 1.800 soldats tchadiens sont entrés depuis pour sécuriser la ville. Mais, avant même l’arrivée des soldats français, Kidal était passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, groupe islamiste dissident) et du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg). Ces deux groupes ont assuré la France de leur soutien, mais ils ont exigé qu’aucun soldat malien, ni ouest-africain, ne soit déployé à Kidal, berceau traditionnel des rébellions touareg contre le pouvoir de Bamako, craignant notamment des exactions visant les communautés arabe et touareg.