PARIS, La France a payé une rançon d’environ 17 millions de dollars pour la libération de quatre otages français enlevés au Niger en 2010 et probablement détenus au nord du Mali, affirme une ancienne ambassadrice des Etats-Unis à Bamako dans un entretien exclusif à iTélé diffusé vendredi.
"Il y a deux ans, Aqmi a pris des Français en otages dans une mine d’uranium au nord du Niger, et pour faire libérer ces otages la France a payé une rançon d’environ 17 millions de dollars", déclare dans cette interviewVicki J. Huddleston, qui fut ambassadrice au Mali de 2002 à 2005.
"Les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indirectement. Elles ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont retournées, du moins une partie, aux salafistes", a-t-elle ajouté.
L’ambassadrice, aujourd’hui à la retraite, a également été responsable des affaires africaines au département d’Etat.
L’entretien a eu lieu jeudi en duplex entre Albuquerque (Nouveau-Mexique) et Washington, selon iTélé.
Les quatre otages pour lesquels une rançon a été versée selon la diplomate ont été enlevés à Arlit (Niger) le 16 septembre 2010.
Deux autres otages français ont été enlevés à Hombori (Mali) le 24 novembre 2011 et un autre le 20 novembre 2012 près de Kayes (Mali).
Les sept otages seraient détenus, au nord du Mali, dans le massif des Ifoghas, vaste zone de montagnes et de grottes où selon des experts et des sources de sécurité, une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes se sont réfugiés.
Des soldats français et tchadiens sont arrivés jeudi soir à Aguelhok, dans l’extrême nord-est du Mali, dans la région de Kidal qui constitue le dernier fief des groupes islamistes armés, près de la frontière algérienne.