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L’Essor N° 17367 du 7/2/2013

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Agriculture écologique et biologique : L’UA porte un projet pilote
Publié le vendredi 8 fevrier 2013  |  L’Essor




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Contrairement à l’agriculture conventionnelle qui prône l’utilisation massive des engrais qui contribuent à la dégradation des sols, la méthode biologique peut augmenter la productivité tout en préservant les terres, l’environnement et la santé des hommes et des animaux


Un atelier de mise à niveau d’information et de connaissance de l’ensemble des acteurs de l’agriculture écologique et biologique (AEB) au Mali a débuté hier au Musée national. La rencontre est organisée par le Groupe technique d’appui au mouvement biologique malien et MoBioM-Biovision Africa Trust, à l’initiative de l’Union africaine.

Cet atelier vise à partager avec les participants les évolutions majeures de l’agriculture écologique et biologique (AEB) au Mali et en Afrique, et présenter l’initiative AEB de l’Union africaine. Les travaux porteront aussi sur le processus, le rôle des acteurs et acquis, le projet d’étude d’état des lieux au Mali des initiatives sur l’AEB (objectifs, piliers de base, termes de référence, déroulement de l’étude et perspectives).

En octobre 2010, sur recommandation de la conférence des ministres de l’Agriculture du continent, le conseil exécutif de l’Union africaine s’est prononcé en faveur de l’intégration de l’agriculture écologique et biologique aux politiques agricoles. L’UA s’est engagée à promouvoir l’AEB comme un moyen de sécurité alimentaire et nutritionnelle, d’éradication de la pauvreté et d’adaptation au changement climatique en Afrique. A la conférence de Lusaka (Zambie) en mai 2012, la proposition du Comité africain de l’AEB concernant l’institutionnalisation AEB a été examinée par l’organisation panafricaine et le Réseau africain pour la recherche en AEB (AFRONET) a été créé.

Fort de ces acquis, un atelier de planification pour l’institutionnalisation de l’AEB dans les politiques et les plans de développement agricole en Afrique de l’est et de l’ouest a été organisé à Dakar en août passé. Dans ses conclusions, cet atelier a décidé de réaliser un projet pilote AEB dans 3 pays d’Afrique de l’ouest (Bénin, Mali et Sénégal). Dans notre pays, c’est l’ONG MoBioM qui a été désignée comme organisation leader paysanne en charge de la mobilisation des acteurs et partenariats pour le développement de l’AEB.

Cette initiative pilote AEB est un programme décliné en 6 volets : recherche-vulgarisation-formation ; information et communication ; marchés et chaînes de valeurs ; réseaux et partenariats ; programmes et politiques ; développement de capacités institutionnelles. Un premier groupe de pays africains de l’est (Ethiopie, Kenya, Ouganda, Tanzanie et Zambie) ont entamé l’application de cette initiative sur financement de la coopération suédoise.

En prélude au démarrage effectif du projet pilote, des études sur l’état des lieux des initiatives menées en AEB sous la supervision de l’ONG Biovision African Trust ont été lancées dans les autres pays concernés (Bénin, Mali et Sénégal). Elles ont porté sur les différents piliers afin de renseigner sur l’état des recherches et connaissances dans le secteur, les acteurs et initiatives en cours, les opportunités, les contraintes, les défis et recommandations pour le développement de l’AEB.

Les résultats desdites études dans les trois pays de l’Afrique de l’ouest servent à argumenter la proposition de programme AEB 2013-2017 que Biovision African Trust va soumettre au financement de la Coopération suisse de développement (DDC).

La porte d’entrée de l’agriculture biologique au Mali a été le coton biologique dès la fin des années 90, suite à la crise du coton conventionnel. Avec l’accompagnement de Helvetas intercoopération suisse, des résultats encourageants ont été obtenus, fruits d’efforts soutenus depuis le début du processus par les principaux partenaires et acteurs.

Depuis 2010, la dimension diversification agricole et la prise en compte des cultures de rotation (sésame, arachide, fonio, maïs, sorgho, etc.) et des cultures associées (fruits et légumes) sont intégrées dans le cadre de la stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le projet ambitionne de promouvoir l’agriculture biologique écologique en marge de celle conventionnelle qui prône l’utilisation massive des engrais. Les initiateurs de la méthode biologique et écologique estiment que l’alimentation de la population africaine en constante croissance passe aussi par la promotion de l’AEB. Ils misent également sur la durée et les expériences réussies pour booster la productivité agricole tout en préservant les sols, l’environnement et la santé des hommes et des animaux qui sont dégradés par les engrais.

M. COULIBALY

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