Dans leur déroute, terroristes et narcotrafiquants ont tenté de venir à bout de leurs pratiques ignobles de destruction du patrimoine culturel de Tombouctou. Aussi, ces crimes doivent être punis avec la dernière rigueur.
En incendiant une importante partie des manuscrits séculaires de la ville des 333 saints, Tombouctou, les terroristes islamistes et narcotrafiquants viennent de commettre encore un acte barbare qui porte un coup tragique à la civilisation. Après la destruction de la quasi-totalité des mausolées, après la profanation de tombes de saints de la ville, il ne restait plus aux terroristes et à leurs complices qu’attaquer à la richesse littéraire et scientifique d’une ville classée patrimoine mondial par l’UNESCO. Ces sauvageries indignes de notre ère ne sauraient donc en aucun cas être tolérées. D’ailleurs, au nom de quel Islam ces terroristes brûlent-ils une source inestimable de savoir qui, de nos jours, appartient à toute l’humanité et a été retransmise de génération en génération ?
Cet acte démontre suffisamment que les groupes armés, sans exception, qui ont illégalement occupé les régions du Nord depuis le 17 janvier 2012, sont tout simplement terroristes car le terrorisme n’est rien d’autre que le recours illégitime à la violence visant à semer la peur, la terreur et l’insécurité à des fins religieuses, politiques ou économiques.
Les groupes armés du Nord qui s’évertuaient à se démarquer du terrorisme ne font que de la pure diversion car les exactions qu’ils avaient commises dans un passé récent (massacre à Aguelhok et autres violences sur les populations) constituent des actes terroristes. En brûlant des manuscrits, ils viennent de confirmer leur lâcheté, leur haine et leur volonté gratuite de se venger contre des faibles et des innocents. Leur agression barbare contre le patrimoine culturel universel de Tombouctou ne doit donc rester impunie. A travers l’UNESCO, l’ONU doit plus que ne jamais, s’impliquer auprès de l’Etat malien pour que justice soit rendue à la ville martyr de Tombouctou et pour que le patrimoine résiduel de la ville soit préservé et sécurisé contre tout autre agissement néfaste. Concernant la lutte contre le terrorisme de façon générale, aucune Nation ou organisation ne saurait la gagner seule. A cette étape de libération des régions autrefois occupées, cette lutte interpelle les Maliens de toutes les ethnies et religions. Cependant, elle doit être menée dans la dignité, l’honneur et le respect des valeurs universelles du droit international. Le Mali étant une terre d’histoire et de culture, aucune action terroriste ou obscurantiste ne saurait remettre en cause son unité, sa laïcité, son progrès et son rayonnement à travers le monde.