Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Combat N° 549 du 8/2/2013

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles


Comment

Société

Tracasseries policières : les aînés déplorent les comportements des jeunes policiers
Publié le vendredi 8 fevrier 2013  |  Le Combat


© Autre presse par DR
police malienne


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Au moment où les vrais hommes broient du noir sous le froid et la poussière en combattant les terroristes du Nord, certains policiers se laissent guider par le gain facile en pactisant avec le diable, leur seul objectif étant de s’enrichir sur le dos des populations au détriment des lois en vigueur. Toute chose que déplorent certains anciens et gradés de la Police.

La majorité des maliens est d’accord que certains policiers de la capitale soutirent illégalement de l’argent à des citoyens. Pour cerner les contours de cette pratique, nous avons mené une petite enquête qui a révélé que dans de nombreux cas, de jeunes policiers commettent des forfaits avant de rendre compte à leurs chefs hiérarchiques. Leur seul objectif, c’est de gagner des sous au détriment de toute loi ou règlement.
Le cas du jeune Bemba Sidibé
Aux alentours de l’auto de Sogoniko, des policiers indélicats procèdent à une chasse aux apprentis-chauffeurs et autres jeunes cherchant des clients voyageurs au compte des compagnies de transport à la grande gare. Certes, il est bien normal de traquer ceux qui ne sont pas en règle vis-à-vis de la loi et ceux qui dérangent la quiétude ou la liberté des autres. Mais, certains policiers n’hésitent plus à «franchir le Rubicon» en soutirant, voire en dépouillant de gré ou de force ces jeunes apprentis-chauffeurs de leur argent, souvent même en mettant la main dans leur poche ou leur porte-monnaie ! Aucune école de police au monde n’enseigne des tels procédés à ses éléments ! Le cas du jeune Bemba Sidibé, handicapé de la main, est assez révélateur. Selon lui, il a été victime du manque d’honnêteté de certains agents.

«Depuis longtemps, le policier nommé Seydou cherche à me nuire…Dans un premier temps, il a été la cause de ma prison. Après ma libération, Seydou veut toujours ma peau», a confié le jeune handicapé. En fait, il vendait du chanvre indien. Chaque mois, des policiers passaient pour lui soutirer une grande somme d’argent pour fermer les yeux sur son commerce illicite. Un jour, après un malentendu entre lui et les flics, il a été conduit à la prison centrale. Sortie de la maison d’arrêt (toujours selon lui), il a cessé ce commerce et pour survivre, s’est rabattu sur l’auto gare pour chercher des clients voyageurs au compte de compagnies de transport. Malgré tout, le policier Seydou ne le croit pas. «Je reconnais que je fume du chanvre indien, je ne le cache pas, mais je ne le vends plus. Le vendredi dernier, le matin de bonne heure, Seydou et deux de ses éléments nous ont surpris en train de fumer. J’étais avec un ami. Ils nous ont embarqués dans leur véhicule en direction du Commissariat. Une fois entrés dans le véhicule, ils nous ont tabassé avec leur bâton et blessé mon unique main», explique le jeune handicapé en montrant sa main enflée. Malgré tout, ces policiers mirent la main dans sa poche et prirent son porte-monnaie qui contenait 3 000 FCFA. Un acte que le commissaire principal pourtant reconnu pour sa rigueur et son sérieux dans toutes ses entreprises ne saura pas : ces éléments ne lui feront pas le point de leur acte.

Une fois l’affaire arrivée audit Arrondissement, le Commissaire Baradji, qui s’est dit dépassé par la situation, a ordonné à son chef BR de sanctionner les fautifs. Mieux, il a rappelé qu’il est interdit de consommer du stupéfiant. « On ne comprend pas les comportements de certains jeunes policiers. Au lieu de chercher à connaître la profession, ils sont plutôt intéressés par l’argent facile. Nous qui sommes dans les bureaux ne peuvent être au courant de tout cela. Sinon, on devrait mener l’enquête, à commencer par le fumeur de chanvre indien, jusqu’à mettre la main sur le trafiquant de drogue », a soutenu le Commissaire.
Le cas de la CCR
Par ailleurs, des éléments de la Compagnie de la circulation routière (CCR) sont encore indexés : ils donnent l’impression de ne pas être payés à la fin du mois. Sans constater d’infraction, ils sifflent les usagers pour ensuite leur demander…le prix de thé. «OK, tout va bien, vous êtes en règle, Madame. Mais si vous pouvez nous donner le prix du thé», disait un élément de la CCR. Cela s’est produit au moment où nous étions en compagnie de cette dame en direction de l’aéroport. Un policier qui quémande, ce n’est pas aussi étonnant que cela, après tout ! Aussi, nous avons approché l’Adjudant-chef Sissoko qui était en service à la CCR de Sogoniko qui n’a manqué à son tour s’indigner face aux comportements déplorables de certains policiers. «Aujourd’hui, certains jeunes nous font honte dans cette profession. Ils ne savent même pas s’adresser correctement aux usagers. On se demande même pourquoi ils ont choisi ce métier. Mais d’autres ont payé (de l’argent) pour incorporer le corps. Aussi cherchent-ils à se faire de l’argent, et cela, en bafouant leur dignité et celle de tous les policiers», a-t-il informé. Il est donc temps que ces policiers indignes prennent conscience et que les autorités s’emploient à mettre fin à leurs sales pratiques. Car la Police ne mérite pas ce manque de considération des populations. Tant que des policiers, pourtant censés protéger et sécuriser les citoyens et mettre de l’ordre dans la circulation, sont ceux-là mêmes qui les brutalisent en se livrant à la poursuite du gain facile. Pourtant, notre pays a besoin d’un changement radical, et cette mutation doit commencer par les autorités et les policiers qui doivent assurer la sécurité des populations et de leurs biens. Ce changement, c’est maintenant, surtout que les aînés et gradés du corps (police) donnent déjà le bon exemple !

Oumar Diakité

 Commentaires