Violation des textes, non respect de la hiérarchie policière, confiscation d’armes et de matériels roulants, création d’une Brigade de recherche…Autant d’exactions venant du Secrétaire général de la Section syndicale de la Police nationale (SPN), Siméon Keïta, et ses hommes depuis le coup d’Etat du 22 mars dernier et qui ont incité les policiers à créer le Mouvement du renouveau du Syndicat de la police nationale pour mettre un bémol aux pratiques orchestrées par les responsables de la SPN.
Face à l’indiscipline dite « caractérisée» des membres de la SPN, les agents de la police ne cachent plus leur colère. Aussi se sont-ils désormais regroupés en association. Dans une lettre datée du 5 février adressée au ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le Mouvement du renouveau de la SPN donne la preuve de la gabegie du SG de la SPN, Siméon Keita et de ses hommes de mains. Pour le mouvement, les actions de la SPN ne visent que des intérêts personnels et égoïstes. Au moment où l’Etat d’urgence est décrété dans le pays et pendant que la communauté internationale se préoccupe de la libération du Nord-Mali, la SPN, selon la lettre du Mouvement, procède à la confiscation des armes et du matériel roulant de la police nationale. Pire, ces éléments s’érigent en unité opérationnelle. A ce titre, précise la lettre, des missions sont accomplies à travers toute la ville, sans se référer à l’administration policière. Plus grave encore, la SPN crée, indique la lettre, une brigade de recherche qui procède à des patrouilles, suivi d’interpellations ainsi que des perquisitions chez des paisibles citoyens, sans mandat judiciaire.
Par ailleurs, dans sa lettre, le Mouvement du renouveau de la SPN s’insurge contre la «politique du tube digestif» initiée par les responsables de la SPN, notamment le racket des populations, le détournement de perdiems des policiers et les séries d’avancements à titre exceptionnel d’une poignée de policiers. Selon le Mouvement du renouveau de la SPN, tous ces comportements entraînent la perte progressive des prérogatives policières. Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le Mouvement conteste et condamne toute forme d’élargissement de la liste des nominations à titre exceptionnel faite par la SPN avant l’adoption et après la relecture du statut particulier des fonctionnaires de la Police nationale car toujours selon le Mouvement, ces nominations sont à base de «clanisme» et de «clientélisme». Par la même occasion, le Mouvement exige la réintégration sans délai des armes par la SPN. En attendant, c’est le bicéphalisme qui règne au sein de la Police nationale. La tension est dans l’air et la guerre semble déjà ouverte entre compagnons d’armes. Et à l’allure où évoluent les choses, on pourrait s’attendre à des risques d’affrontements au sein de la famille des policiers.
