Après avoir été condamné par le tribunal de Kati à arrêter les constructions sur le titre foncier de Diawara, la société Bally Immobilier veut faire la sourde oreille en s’accrochant bec et ongles au dit titre foncier comme s’il l’avait acquis par la voie légale
Sur un titre datant de 2002 appartenant à M Diawara, la société Bally immobilier veut semer des troubles là où il n’en existe pas. Et pourtant les faits ne sont pas compliqués à comprendre, il faut juste se rappeler de la construction des premiers logements sociaux du Mali initiés au temps d’Amadou Toumani Touré pour se rendre à l’évidence. A l’époque, l’Etat avait exproprié une partie de la zone de Ntabacoro pour utilité publique. Mais, à la longue, il a été compris que l’expropriation ne concernait pas toutes les parties de la localité. Ce qui va du coup, épargner Diawara qui avait un titre foncier bien authentifié auprès du domaine. Mieux, il avait même construit des maisons sur sa parcelle. Mais avec le temps, la zone est devenue la convoitise de beaucoup de spéculateurs fonciers. Beaucoup y ont fait un tour d’ailleurs, mais ils se sont confrontés au vieux Diawara. Parmi les sociétés, une se bat comme elle peut pour avoir le fameux sésame. Elle aurait tenté de s’accaparer de cette zone avec un titre foncier ne datant que de 2013 du numéro 68972 de 2013 fait par la magie d’un certain Waigalo. Ironie du sort, c’est ce même Ali Waigalo, géomètre de son Etat qui aurait fait le titre foncier de M Nama Diawara avec comme numéro 69 68 de 2002. Il avait auparavant eu un titre provisoire en 2001. Nos tentatives sont restées vaines auprès de M Waigalo pour comprendre son attitude qui aujourd’hui peu orthodoxe.
La société n’a trouvé d’autres moyens que de procéder aux morcellements de ladite localité bâtie sur un espace de 10 hectares. Avec cet acte, Bally Immobilier a été assignée en justice par M Diawara. Pour le premier round, le sieur a demandé l’arrêt des travaux par la société, ce qui a été obtenu. Aujourd’hui, M Diawara a demandé une démolition, et le tribunal doit se statuer sur la question le 30 juillet de ce mois. Va-t-il réussir quand on sait que l’argumentaire avancé par Bally immobilier est qu’ils ont les dites parcelles par la voie normale. Selon un responsable de Bally Immobilier que nous avons pu joindre au téléphone « avant l’achat de ladite zone que je ne connaissais d’ailleurs même pas, nous avons vérifié auprès des autorités compétentes pour voir la fiabilité de la parcelle et aucun problème n’a été constaté. On m’a dit qu’il est conforme car le titre dont dispose M Diawara a été annulé et donné pour en faire des logements sociaux, et c’est ce que je suis en train de faire. Je pense que s’il y a quelqu’un à blâmer dans cette affaire, c’est bien l’Etat malien. Les terrains l’appartiennent et c’est à lui de prendre ses responsabilités. Vu ma conception de la vie, je n’ai pas vocation à exproprier quelqu’un. Alors je fais confiance à la justice ». Au domaine, pour en savoir plus sur la question auprès des agents, c’est le manque d’intermédiaire qui est visible. Chacun dit n’avoir pas été au courant de ce dossier. Quant à l’avocat du sieur Diawara qui n’est autre que Me Amadou T Diarra, il nous confirme que le titre foncier est un droit constitutionnel. De ce fait, il mérite protection.
En tout état de cause, les autorités compétentes sont averties à se saisir du dossier afin de vite trouver une solution à cette épineuse question.
A. A.D