Bakary Togola, le président de l’APCAM peut-il fêter le lait dans toutes ses dimensions ? Va- t-il s’impliquer comme il faut pour la journée dédiée au lait et à sa valorisation ?
Les acteurs de la filière élevage eux répondront par la négative, sachant que le président de la faitière des agriculteurs et des éleveurs ne jure que par l’agriculture. Le secteur de l’élevage ne compte pas pour le président de l’APCAM qui a du dédain pour les éleveurs malgré le potentiel dont lui-même dispose. Et c’est ce Bakary Togola qui sabote le secteur de l’élevage, à en croire le SYNELPROV.
Le Mali est un pays d’élevage qui regorge d’un potentiel de production animale capable de couvrir ses besoins en lait, viande et dérivés. L’absence d’une vraie volonté politique plombe tous les espoirs des éleveurs et présage d’une disparition progressive d’un joyau de l’économie malienne. Cependant, l’élevage contribue à 10% du PIB national et 80% au revenu des populations des zones exclusivement pastorales; 15% des recettes d’exportation et occupe le 3eme rang en recettes d’exploitation, après l’or et le coton. Pourquoi ce mépris ?
Malgré tout, ce sous-secteur est considéré au Mali comme le parent pauvre du Ministère du Développement du développement rural et tout cela par la faute de la faitière.
Le sous-secteur agricole très chouchouté par Togola bénéficie depuis près d’une décennie, d’une subvention annuelle qui se chiffre à plus de 35 milliards de FCFA par an. Il existe alors un écart criard de traitement des deux sous-secteurs à savoir l’élevage et l’agriculture.
Par rapport à la situation de l’insécurité, selon lui, les éleveurs ont payé, lors des crises sécuritaires, la plus forte tribu à cause des vols du cheptel convoité par les rebelles et les bandits armés, ainsi que de la mauvaise délimitation des pâturages.
Il y a aussi le problème d’accès aux prêts bancaires et à la propriété foncière; ainsi que le manque d’organisation des structures à la base, à l’image des OP agricoles.
Par rapport au mépris du gouvernement et de l’APCAM, Barou Fall président du SYNELPROV, a dénoncé le comportement du président de l’Apcam lors de la phase des préparatifs du SIAGRI 2016. Car, dit-il, son organisation n’a pas été associée. C’est seulement à trois jours de l’évènement qu’ils ont eu l’information. Face à ce comportement et au manque de considération, le Synelprov de concert avec la base n’a pas voulu participer à la foire, a expliqué le président. A cela s’ajoute le problème des 1000 tracteurs subventionnés par l’Etat pour les producteurs, dont aucun n’est dédié aux travaux de l’élevage, a-t-il regretté.
De même l’Apcam, l’organisation faîtière des éleveurs, affiche une indifférence totale vis-à-vis du secteur de l’élevage. Pour les syndicalistes, le gouvernement a promis une subvention de 5 milliards de F CFA pour l’aliment bétail pour la campagne 2014-2015 mais seulement 67 784 400 F CFA ont été livrés à un opérateur qui vient d’ailleurs de suspendre la livraison, parce qu’il n’a pas été payé.
Pis, pour la campagne 2015-2016, aucune subvention n’a été accordée. A ces manquements de l’Etat et de la faîtière s’ajoutent d’autres problèmes notamment l’absence d’espace de pâturage et le vol régulier de bétails.
Le Synelprov a affirmé qu’aucun bétail malien n’était au Siagri 2016. Ce qui atteste que le gouvernement et l’Apcam ont un mépris de notre élevage.
Alors ce Bakary Togola se prépare à organiser la journée mondiale du lait au nom d’une faitière qui n’en a cure de l’élevage et ses acteurs. Est-ce pour se moquer encore une fois ?
ZabréTapsoba
Source: Notre Printemps