Après les violents affrontements, il y a deux semaines, les combats ont repris le week-end près de Kidal entre le Gatia (une faction de la Plateforme) et le HCUA membre de la CMA. Les combats auraient fait plusieurs morts et la tension reste vive dans la ville. Un calme précaire règne dans la région, mais les négociations entreprises à Bamako entre les responsables des différents groupes armés n’ont pas permis d’aboutir à un cessez-le-feu.
Ces affrontements interviennent alors qu’il y a quelques jours une commission ad-hoc avait été mise en place pour « gérer » la question de Kidal. Les combats entre le Gatia et le HCUA se sont déroulés à quelques dizaines de kilomètres de Kidal. Des combats violents, décrivent certaines sources sur place, qui se sont prolongés toute la journée du samedi.
Les deux mouvements se rejettent la responsabilité de la reprise des hostilités. Et chaque camp avance des bilans difficiles à vérifier.
Cependant, de sources concordantes, les affrontements ont fait de nombreuses victimes. Un responsable de la Plate forme, joint par notre rédaction, a déclaré que les combats peuvent reprendre à tout moment, estimant que « chaque camp est en train peaufiner sa stratégie militaire ». Selon lui, l’enjeu principal pour le Gatia et ses alliés de la Plateforme est la reprise de la ville de Kidal.
Ces combats interviennent alors que la 10ème session du comité de suivi a décidé la semaine dernière de la création d’une commission ad-hoc pour traiter de la question de Kidal. La situation reste tendue dans la ville où de nombreux commerces sont restés fermés ce week-end. Plusieurs familles auraient déjà quitté la ville craignant la reprise des hostilités.
Ce lundi, un calme précaire régnait dans la région. Les combats se sont interrompus, mais pas de cessez-le-feu entre les belligérants. Aussi, à Bamako selon plusieurs sources auprès des groupes armés, « les tractations pour un retour à la normale n’ont pas abouti pour le moment à une décision concrète ».
Selon André Bourgeot, directeur de recherche au CNRS, « la situation de Kidal n’est pas surprenante » au regard du traitement réservé à cette question malgré la signature de l’accord. Le chercheur français appelle la communauté internationale et le gouvernement malien à faire preuve de fermeté pour le retour de l’armée et de l’administration à Kidal.
ST