Les autorités communales affirment que les commerçants ont été prévenus de l’opération de déguerpissement de samedi au Grand marché au moins 72 h en avance. Toutefois, ils reconnaissent qu’il faut plus de communication pour sensibiliser les commerçants. La mairie de la Commune III confirme qu’il y a eu des négociations avec le ministère du Commerce et la Chambre de commerce et d’industrie pour que ces commerçants puissent s’installer dans d’autres marchés.
Au micro de Studio Tamani, Bakary Séméga est le 1er adjoint du maire de la Commune III, a expliqué : “D’abord, on a procédé à l’annulation de toutes les autorisations sur la voie publique. Les rues ont été citées, on a fait des communiqués à la radio. Ensuite, on a envoyé nos agents remettre ces annulations aux différents occupants des trottoirs. Ceux qui n’ont pas d’autorisations, comme c’est la plupart des cas souvent, on a collé des affiches sur les kiosques en disant “installation non autorisée, à enlever sans délai” et ça s’est fait depuis longtemps. D’un autre côté, ils ne peuvent pas rester indéfiniment là-bas. Nous allons faire en sorte que les gens soient informés, que de manière concertée, on puisse libérer les trottoirs”.
Quant aux mesures d’accompagnement, l’élu municipal assure qu’”avec le ministère du Commerce et la Chambre d’industrie, on avait procédé à certaines installations. Il y a les Halles de Bamako. Il y a le marché de Niaréla ou Bombolini-sougou. Il y a Darsalam qui est en construction. Il y a Titibougou qui est en construction. Il y a d’autres marchés sur la rive droite”.
Pourtant, le Syndicat national des commerçants détaillants du Mali déplore les émeutes de samedi tout en démentant les propos des autorités communales. Selon ses responsables, le Synacodem n’a été ni impliqué ni informé de cette opération. Ils précisent aussi qu’il n’y a plus de place pour ces commerçants étant donné que les autres marchés sont saturés ou impraticables en période hivernale.
Le 2e vice-président du Syndicat national des commerçants détaillants du Mali dénonce que “du jour au lendemain, avec l’arrivée du nouveau gouverneur le Synacodem n’a ni été informé, ni associé à aucune opération que ça soit. Aujourd’hui, le terrain est en ébullition. On ne peut pas venir casser les investissements des gens, qui ont été faits pendant dix ans, vingt ans. On vient seulement un matin pour dire, il faut déguerpir vos kiosques, on va les casser. Et en plus de cela, on fait venir une armada de policiers qui vont jeter des gaz lacrymogènes jusque dans des cours privées. Il faut qu’on arrête cette opération, qu’on se mette autour d’une table de concertation et qu’on voit la meilleure manière de faire ce travail”.
Avec la réunion d’hier entre toutes les parties, on espère que les choses vont se dérouler dans un meilleur climat.
Maliki